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Sur les traces de l'ours brun des Pyrénées
“Dans les années 1990, il ne restait plus que 5 ours dans les Pyrénées et donc, l’Etat a décidé d’effectuer des lâchers”
Animal emblématique des Pyrénées, l’ours brun n’est pourtant pas si simple à observer. Brut a suivi Pierre-Luigi Lemaitre, coordinateur du réseau ours brun de l’Office français de la biodiversité, et Geoffroy Darmani, animateur du réseau ours et agent de la Fédération des chasseurs du 31, sur sa trace dans les montagnes. Ce qu’ils recherchent, ce sont plus précisément des poils d’ours, qui leur permettent chaque année d’établir des liens de parenté entre les ours et d’évaluer le nombre d’individus dans les Pyrénées. “Notre travail, c’est pas d’être pro ou anti. C’est d’apporter des données scientifiques pour permettre aux gestionnaires de prendre des décisions” explique Pierre-Luigi Lemaitre.
Comment réagir face à un ours ?
“Dans les années 1990, il ne restait plus que 5 ours dans les Pyrénées et donc, l’Etat a décidé d’effectuer des lâchers pour renforcer cette population car sinon, elle allait disparaître. On a aujourd’hui un taux d’accroissement normal, entre 10 et 11 %” décrit le coordinateur du réseau ours brun de l’Office français de la biodiversité. Un ours mâle de taille adulte mesure 1 mètre au garrot pour 150 à 200 kilos. Une femelle, elle, mesure 80 cm au garrot et pèse entre 70 et 150 kilos. “S’il est omnivore, l’ours brun consomme à plus de 70 % de végétaux” commente Pierre-Luigi Lemaitre.
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“On a une consanguinité qui augmente depuis 2006 dans la population pyrénéenne des ours”
Dans les bureaux de l'Office français de la biodiversité, dans les bureaux du service espèces à enjeux, Pierre-Luigi Lemaitre analyse les liens de parenté entre les ours dispersés sur le territoire de montagne. “On a une consanguinité qui augmente depuis 2006 dans la population. C’est le gros enjeu sur la population pyrénéenne. Avec l'augmentation de la consanguinité, on peut avoir potentiellement une diminution de la fécondité, une diminution des tailles de portées et puis potentiellement une baisse de la résistance aux maladies.” L’expert indique qu’aujourd’hui dans les Pyrénées, il y a “à minima” 76 ours.
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“L'espèce a de très faibles chances de s'éteindre dans les Pyrénées sur les 30 prochaines années, à partir du moment où les facteurs environnementaux ne changent pas, par contre, il reste un gros enjeu sur le côté génétique. Donc, la solution par rapport à ça, ça va être de ramener de la diversité génétique. Il faut pouvoir ramener des individus. Ceci étant, aujourd'hui, on n'a pas d'estimation sur cette viabilité génétique. Donc, potentiellement, elle peut être suffisante aussi” conclut l’expert.