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7 questions très simples sur le réchauffement climatique
7 questions très simples sur le réchauffement climatique
Ça changera quoi pour un jeune qui a 20 ans aujourd'hui ? Et nos actions individuelles, elles sont vraiment utiles ? 7 questions très simples sur le réchauffement climatique.
Qu'est-ce qui va changer pour un jeune qui a 20 ans aujourd'hui ?
Céline Guivarch, Directrice de recherches à l’École des Ponts et Membre du Haut Conseil pour le climat explique que les événements caniculaires de 2019 avec des records à 45°C, seront à peu près quatre fois plus fréquents en 2040. Elle ajoute :” Pour quelqu’un qui a 20 ans aujourd'hui, quand elle ou il aura 40 ans, en 2040, on sera dans un monde qui se sera réchauffé d’à peu près 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle.” Cela correspond à un monde avec plus de risques qu’aujourd’hui : plus de risques de sécheresses plus intenses, plus fréquentes, plus de vagues de chaleur plus intenses, plus fréquentes, ça veut dire un monde avec des coraux dont 70 à 90 % d’entre eux seront fortement dégradés, ça veut dire, en France, un monde où l’enneigement l’hiver en moyenne montagne aura encore diminué par rapport à aujourd'hui.
Et quand ce jeune aura 60 ans ?
Il pourra connaître dans un monde des réchauffements de l’ordre de +3°C, avec déjà des risques élevés de conséquences généralisées sur l’ensemble de la planète, avec des pertes de rendements agricoles, des risques pour la sécurité alimentaire…
Ça dépend vraiment de nos efforts ?
Céline Guivarch rappelle que le climat de 2040 dépend très fortement des trajectoires de gaz à effet de serre émis d’ici cette date. À 1,5°C de réchauffement planétaire, c’est 250 millions de personnes supplémentaires par rapport à aujourd’hui qui sont exposées à un risque de pénurie d’eau. À 2°C, c’est le double.
On est sur la bonne voie pour y arriver ?
À l’heure actuelle, les émissions mondiales sont encore en hausse au lieu d’observer une baisse rapide des émissions. Pour limiter à 1,5°C les émissions mondiales en 2030, les émissions mondiales de CO2 en 2030 doivent être divisées par 2 par rapport à leur niveau de 2010 et atteindre le net zéro en 2050. Pour 2°C, en 2030, les émissions doivent à peu près être réduite de 25 % et le net zéro, il est atteint autour de 2070.
Quand le réchauffement climatique va-t-il faire des morts?
Les vagues de chaleur, feux de forêts, et épisodes de pluie intense font d’ores et déjà des morts aujourd'hui. Le changement climatique tend à les rendre plus fréquentes, plus intenses ou plus longues. Mais les impacts du réchauffement climatique sur la santé humaine et sur le risque de mortalité, viennent aussi d’autres phénomènes plus lents comme les sécheresses et l’impact sur l’agriculture.
Est-ce que les actions individuelles sont utiles ?
Pour Céline Guivarch, les actions individuelles sont possibles et utiles à condition qu’elles se complètent aux actions collectives. À titre individuel, chacun peut effectuer un bilan de ses émissions et mettre en œuvre des actions pour les réduire comme : se déplacer moins en voiture et davantage à pied, en vélo ou en transports en commun, soit de manger moins de viande de ruminants, soit de faire isoler son logement, soit d’éviter de prendre l’avion, soit les quatre en même temps.
Peut-on s’adapter au changement climatique ?
S’adapter signifie être dans une logique de prévention et utiliser les connaissances qu’on a aujourd'hui sur les changements attendus dans les prochaines décennies, anticiper et s’y préparer. Cela revient aussi, à plus grande échelle, à adapter nos infrastructures et nos villes pour qu’elles soient moins sensibles, moins vulnérables à des pics de chaleur.Céline Guivarch estime que si l’adaptation est importante pour limiter la vulnérabilité aux impacts du changement climatique, elle doit aller main dans la main avec des actions d’atténuation, pour limiter l’ampleur du phénomène et éviter les risques les plus importants.