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La rumeur des "chemtrails" racontée par Thomas Snégaroff
La rumeur des « chemtrails » décryptée par Thomas Snégaroff
Des produits chimiques répandus dans l'atmosphère par les traînées des avions. Cette hypothèse, c'est celle des « chemtrails ». Thomas Snégaroff raconte l'origine de cette rumeur.
Des produits chimiques répandus dans l'atmosphère par les traînées des avions. Cette hypothèse, c'est celle des « chemtrails », ou traînées chimiques. L'historien Thomas Snégaroff raconte l'origine de cette rumeur et le vrai problème environnemental qui se cache peut-être derrière ces traînées...
En plus des « contrails », il existerait des « chemtrails »
Dans les années 1990, certaines personnes commencent à trouver qu’il y a des choses bizarres dans le ciel : les traces blanches derrière les avions. « Bien sûr, ils ne sont pas idiots. Ils savent que, derrière les avions, il y a des traînées, comme des nuages », précise l’historien Thomas Snégaroff. Ces traînées de condensation, appelées « contrails » en anglais, sont produites par le différentiel de chaleur entre le moteur brûlant de l'avion et le froid de la haute altitude.
« Mais ces gens-là trouvent qu'il y a des formes qui sont moins évidentes que d'autres, plus bizarres. Ces formes, elles sont souvent plus larges et elles restent plus longtemps dans les airs. C'est ainsi que va naître une hypothèse » raconte Thomas Snégaroff. Cette hypothèse, la voici : en plus des « contrails », il existe aussi des « chemtrails », des traînées de produits chimiques.
De multiples hypothèses pour expliquer ce phénomène
« Pour certains, les avions balancent des métaux lourds, du type baryum, avec un objectif qui fait froid dans le dos : entraîner la stérilisation de la population » explique l’historien. Ce seraient donc les gouvernements qui emploieraient cette méthode secrète pour éviter la surpopulation.
Cependant, tous les complotistes ne partagent pas cette théorie. D’autres pensent en effet que le responsable des « chemtrails » est Monsanto, le géant bio-chimique spécialisé dans les pesticides et les OGM. « L'idée, ce serait que Monsanto utilise des avions pour balancer des produits chimiques qui détruiraient les cultures traditionnelles, notamment les cultures bio. Évidemment, les seules cultures qui résisteraient à ces envois chimiques, ce sont les produits Monsanto » détaille Thomas Snégaroff.
Une troisième hypothèse, plus positive, existe enfin : il s’agirait en fait de géo-ingénierie. « C'est-à-dire qu'on va très haut pour trouver des solutions au réchauffement climatique et on balance ces gaz, ces produits chimiques, pour détourner les rayons du soleil, pour qu'ils tapent moins fort ou même qu'ils évitent la planète afin d'éviter le réchauffement climatique. ».
Pourquoi la rumeur des « chemtrails » est-elle aussi tenace ?
Thomas Snégaroff a cherché à comprendre pourquoi cette rumeur avait autant de succès. « Par le passé, et même dans le présent, on utilise parfois les avions pour répandre des saloperies sur la planète », analyse d'abord l'historien. Il peut s’agir d'engrais chimiques ou de pesticides en agriculture, ou en tant qu'arme de guerre : « Pour débusquer les combattants du Viêt-minh, les Américains ont balancé de l'agent orange pour détruire la forêt et mieux combattre ces adversaires qui utilisaient la forêt pour se cacher. »
« La géo-ingénierie, ce n'est pas un fantasme de complotiste. Ça existe aujourd’hui », note Thomas Snégaroff. Grâce à la géo-ingénierie en effet, les humains sont désormais capables de faire pleuvoir, de déplacer des nuages… « On l'a fait pendant Tchernobyl, par exemple. »
Le vrai problème qui se cache derrière les « chemtrails »
En 2016, les scientifiques ont pris les « chemtrails » au sérieux. Quatre chercheurs ont ainsi synthétisé 77 recherches scientifiques qui ont analysé ce que les partisans des « chemtrails » évoquent. Les conclusions sont claires : sur les 77 recherches, 76 considèrent qu'il n'y a absolument rien dans l'atmosphère qui permette d'accréditer la théorie des « chemtrails ».
Cependant, un chercheur allemand, Bernd Kärcher, a démontré que les traînées de condensation sont très mauvaises pour l'environnement. « Elles sont au moins aussi mauvaises pour l'environnement et au moins aussi responsables du réchauffement climatique que le kérosène lui-même », précise Thomas Snégaroff.
Les « contrails », agissent comme de petites serres : l'air qui remonte de la Terre est ensuite réémis vers la planète, en raison des traînées de condensation. « Finalement, on s'inquiète de l'existence, ou non, des "chemtrails", mais peut-être qu'on ne voit pas le véritable problème » conclut Thomas Snégaroff.