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Montée des eaux : la Camargue déjà menacée
Pont submergé, digue cassée… la mer monte progressivement
“Ici, on est en Camargue, un territoire qui est très sensible à l'élévation du niveau de la mer. Vers la plage des Saintes-Maries, on voit un exemple qui est très évident, c'est un pont qui est complètement submergé maintenant”, explique Lorena Segura, cheffe de projet à la Tour du Valat avant d’ajouter :
“Au niveau de la plage de Sainte-Anne, là, on pourrait voir vraiment que la digue, elle est complètement cassée, et c'est l'eau qui rentre à l'intérieur des terres, et on voit vraiment les impacts et la force qu'a la mer quand elle rentre dans les terres”.
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Une montée de la mer de 4 mm par an
Selon Jean Jalbert, directeur général de la Tour du Valat : “ici, les changements climatiques, on les touche du doigt au quotidien. Il y a environ 70 % de ce delta qui a moins d'1 mètre d'altitude. Et donc, aujourd'hui, il y a trois phénomènes qui se conjuguent.
Le premier, c'est que c'est un delta jeune qui se tasse sur lui-même. On perd presque un millimètre d'altitude chaque année du fait du tassement de la Camargue sur elle-même.
Pendant ce temps-là, la mer monte. Aujourd'hui, 3,5 millimètres, 4 millimètres à peu près par an. Et donc ce différentiel, on commence à le voir. La côte recule, il y a des érosions par endroits, la Camargue s'enfonce sur elle-même, la mer monte et on voit qu'on ne pourra pas durer éternellement.
Et donc voilà, tout l'enjeu, aujourd'hui, c'est de prendre acte que les choses changent et puis trouver des solutions qui permettent de s'adapter au changement, de continuer à vivre, à exploiter cette Camargue à y bien vivre avec la nature, en accompagnant les grands phénomènes de la nature.”
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“La nature, c’est une une assurance-vie pour nous”
La solution prioritaire proposée par les chercheurs, c’est “plutôt de protéger à l’intérieur des terres, où on n'aura pas cet impact de la houle direct, et qui sera assez efficace, parce qu'on aura tout l'écosystème qui va pouvoir nous protéger” précise Lorena Segura.
La chercheuse développe : “Le fait d'avoir diminué la salinité de cet endroit a permis à la végétation de coloniser l'espace, et donc cette végétation va aider à ancrer le sol. Vraiment, que le sol, il reste et qu'il soit plus résistant à la force de la mer qui rentre, à la force de l'eau. Et donc là, c'est des tout petits buissons, mais là-bas, on peut voir des dunes qui sont plus grandes, qui vont vraiment stabiliser le sol et devenir un moyen de défense.”
“Avec ces actions de restauration, qu'on appelle des solutions fondées sur la nature, on se protège. Donc, la nature, c'est vraiment comme une assurance-vie pour nous, parce qu'elle va fonctionner de manière naturelle, elle va s'adapter à des différents phénomènes météorologiques, même s'ils sont plus forts après, et donc, elle va permettre d'avoir une zone tampon pour prévenir les gros problèmes qui peuvent causer les inondations et l'augmentation du niveau de la mer.”
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Les étangs et marais des salins de la Camargue sont situés entre les départements des Bouches-du-Rhône et du Gard, en France. Ces dernières années, ce parc est particulièrement sensible au risque de détérioration de l'environnement lié au réchauffement climatique, comme d'autres zones, pays et villes du monde. En Camargue, les digues cèdent face à la mer.
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