Réduire les émissions de CO2 grâce au biochar, comment ça marche ?

Le biochar : une solution prometteuse pour l'agriculture durable

Le biochar est une matière qui suscite un intérêt croissant dans le contexte de l'urgence climatique. Selon Jean Jouzel, climatologue et ancien vice-président du GIEC, "c'est une très bonne solution face à l'urgence climatique". Cette matière, produite à partir de résidus végétaux, permet non seulement de réduire les émissions de CO2, mais aussi d'améliorer la durabilité de l'agriculture. À Lajinha, au Brésil, une usine de biochar a été mise en place pour retirer des milliers de tonnes de CO2 de l'atmosphère.

Le parcours du bois-énergie

Les résidus de plantes, tels que les coques de café, sont utilisés pour créer ce biochar, qui est ensuite stocké dans le sol. Cela contribue à la fertilité des sols et réduit la dépendance aux engrais chimiques. Jean Jouzel explique que "pendant leur croissance, ces grains de café absorbent du carbone". En utilisant ces résidus, il est possible d'extraire le carbone qu'ils contiennent et de le stocker dans le sol, ce qui est bénéfique pour l'environnement. De plus, la méthode de production du biochar, qui implique la pyrolyse des résidus agricoles à haute température sans oxygène, garantit que le carbone reste piégé dans le sol pendant des siècles, contrairement à d'autres méthodes de stockage qui ne sont pas aussi durables.

Les défis et le potentiel du biochar

Malgré ses avantages, le biochar reste encore peu développé. Osvane Faria, directeur R&D de NetZero, souligne que "du point de vue économique, il faut bien imaginer que jusqu'il y a très récemment, il n'y avait pas de rentabilité de l'ensemble du processus". Les agriculteurs dans les régions proches des usines de biochar ne sont souvent pas très riches, ce qui complique la création d'un modèle économique viable.

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Cependant, l'importance des crédits carbone pourrait changer la donne, car certaines entreprises cherchent à compenser leurs émissions en investissant dans des solutions comme le biochar. Jean Jouzel rappelle que pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, il est crucial de réduire les émissions de CO2 tout en extrayant du carbone de l'atmosphère. "Il faudrait être capable, à moyen et à long terme, d'en extraire une dizaine de milliards de tonnes chaque année", explique-t-il. Le potentiel du biochar à l'échelle planétaire est estimé entre 1 et 2 milliards de tonnes, ce qui en fait une option complémentaire aux autres méthodes de réduction des émissions.

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