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Au Brésil, la culture du soja menace la biodiversité
La consommation de soja, facteur de déforestation au Brésil
Le soja brésilien, largement exporté à l’étranger pour nourrir le bétail, est cultivé intensivement dans le Cerrado. Entre 2000 et 2014, 963 000 hectares ont été déboisés.
La région du Cerrado, au Brésil, produit la moitié du soja brésilien. Ce biome unique, composé de la plus grande zone de savane tropicale du globe, abrite 5 % de la biodiversité mondiale. Pourtant, la moitié de ce territoire a déjà été transformée en terres agricoles. Entre 2000 et 2014 en effet, 963 000 hectares ont été déboisés – c’est plus grand plus que l'île de Porto Rico. En cause : la culture intensive du soja, qui a augmenté de 108 % durant cette période.
La majorité des impacts attribuables aux consommateurs étrangers
Ce soja est majoritairement destiné à nourrir les poulets, les porcs et les vaches afin de produire de la viande et du lait. Une étude publiée en 2019 dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) s'est intéressée aux impacts de cette production et à ses responsables. D’après les auteurs de l’étude, la consommation intérieure de soja est responsable de 45 % des impacts sur les espèces endémiques du Cerrado. Toutefois, la majorité des impacts sont attribuables aux consommateurs étrangers, dont 22 % au marché chinois et 15 % au marché européen.
Le fourmilier géant est particulièrement touché. Dans l'État du Mato Grosso, cet animal emblématique a perdu 85 % de son habitat à cause du soja. Cette espèce est aujourd'hui classée comme vulnérable sur la liste rouge de L'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Et la situation pourrait empirer... Selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Brésil devrait devenir le 1er producteur mondial de soja d'ici 2025.