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Discussion entre un chasseur et un militant écologiste
“Mes pigeons, c’est comme mon chien”
“Je trouve un peu étrange, moi, de conserver ces animaux en captivité finalement, parce que ces pigeons aimeraient peut-être bien voler, plutôt que d’attirer les autres, qui se font tuer devant eux.” Pierre Rigaux est un naturaliste et un militant anti-chasse. Pour Brut., il discute avec Ximun Denis, chasseur dans le pays basque, et certains de ses camarades, qui font notamment de la chasse aux palombes, aussi appelés pigeons ramiers. “Quand je vais en vacances à Barcelone, à Paris, on voit ces pigeons ramiers partout, manger comme des pigeons, je trouve ça encore plus bizarre, plutôt que de chasser justement avec des appelants. Au final, pour moi c’est comme mon chien, moi mes pigeons, c’est comme mon chien.”
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La question des appelants
Chaque année, des millions de palombes traversent les Pyrénées pour hiverner dans le sud, ce qui ouvre la saison de la chasse à la palombe dans le Pays basque. Les chasseurs utilisent alors des appelants, des oiseaux gardés en captivité, qui vont servir à appeler leurs congénères sauvages, pour qu’ils puissent être à portée de tirs. “Effectivement, vous avez l’appelant, qui est un pigeon dont vous prenez soin, comme vous l’expliquez, même s’il est captif. Et puis de l’autre côté, vous allez tirer sur un oiseau, un congénère à lui, qui est sauvage, qui est vraiment de la même espèce. Il y en a un que vous gardez en bonne santé pour pouvoir l’utiliser, et l’autre, vous voyez, vous lui déchargez une volée de plomb. Comment vous ressentez-ça? ”, questionne Pierre Rigaux.
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"Je fais deux différences. Mon pigeon, c’est un appelant comme un setter, façon de dire. Je sais que c’est la même espèce, ça je le sais, mais je ne sais pas, c’est comme ça, je peux pas vous l’expliquer. La mort, ça fait partie de la vie pour moi”, répond Ximun Denis. “Je chasse, c’est vraiment une chasse de travail, de technique, de passionné. Il faut laisser ça perdurer, quoi. On perd la France en faisant ça. Enfin bon… c’est mon ressenti. Après, chacun a son ressenti.”
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Un moment de convivialité ?
“Je comprends qu'il y ait des avis différents mais par exemple, en tant que chasseur, je ne vais pas à la chasse pour me dire: ‘C'est bien, je vais tuer un animal.’ J'y vais par plaisir, pour traquer la bête. C'est tout un art, la chasse. C'est plutôt pour ça que j'y vais, que pour tuer la bête, et les jours où je ne tue pas, ce n'est pas grave. C'est loin d'être un problème, j'y vais pour la bonne ambiance, pour les copains. C'est du partage et des traditions”, explique Baptiste Sans, un autre chasseur.
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“On est dans une forme de cruauté extrêmement forte, sous couvert d’aspect sympathique des chasseurs qui disent passer un bon moment. Ils pourraient passer à mon avis un moment tout aussi bon ou meilleur dans la convivialité etc., en allant juste observer la migration. C’est ce que font plein de gens. C’est ce que font des ornithologues, c’est ce que font des amateurs de la nature”, pense Pierre Rigaux.
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