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La vie de Rachel Carson, biologiste marine et environnementaliste

Elle a changé le rapport de l'humain à l'environnement, questionné les pratiques agricoles et scientifiques de son temps et marqué le XXème siècle de son empreinte.
Publié le
14
/
03
/
2020

Rachel Carson, une vie pour la protection de l’environnement


Cette biologiste marine a été une des premières à alerter sur l’usage intensif des pesticides.


Elle a changé le rapport de l’humain à l’environnement, questionné les pratiques agricoles et scientifiques de son temps et marqué le XXème siècle de son empreinte. C'est Rachel Carson, l'une des figures les plus importantes du combat écologiste.


Un article scientifique sur l'impact du DDT refusé


Rachel Carson naît le 27 mai 1907 à Springdale, en Pennsylvanie. Dans cette petite ville américaine qui surplombe une rivière, elle se prend de passion pour le monde naturel. C'est décidé : elle sera biologiste marine. Elle débute des études au laboratoire de biologie marine de Woods Hole, le plus ancien du pays, avant d'obtenir un master de zoologie à l'Université Johns-Hopkins à l'âge de 25 ans. Au cours des années 1930, elle écrit pour différentes publications, mais aussi pour le Département américain des pêches.


En 1940, celui-ci est réorganisé et devient le US Fish and Wildlife Service, le principal département chargé de la préservation de la faune. Au cours des années 1940, elle continue ses recherches et reçoit différentes promotions au sein du département. À 34 ans, elle publie son premier livre, La Vie de l’océan. En 1944, un de ses articles est refusé par la revue Reader’s Digest. Il porte en effet sur l'impact du DDT, devenu en 1939 le premier pesticide utilisé en masse.


Une trilogie des océans


À 44 ans, elle publie un second livre, La Mer qui nous entoure, aboutissement de ses recherches et de ses expéditions des années 1940. Le livre est acclamé. Il gagne le prestigieux National Book Award dans la catégorie documentaire et reste 32 semaines dans le classement des best-sellers du New York Times. En 1951, elle démissionne du US Fish and Wildlife Service pour se consacrer entièrement à l’écriture. À 48 ans, elle publie Là où finit la mer, troisième partie de sa trilogie des océans. Ces livres, qui mêlent savoir scientifique et écriture poétique, bouleversent le rapport du public américain aux monde marin.


Au cours des années 1950, elle devient une fervente critique de l'utilisation abusive des pesticides, alors que leur impact sur la biodiversité commence à être découvert et que différentes polémiques éclatent. « L’humain s'est enfoncé dans un monde artificiel de sa propre création. Il a cherché à s'isoler, dans ses villes de métal et de béton, des réalités de la terre, de l'eau et de la graine qui pousse. Intoxiqué par son propre sentiment de puissance, il semble aller de plus en plus loin vers des expériences visant sa destruction et celle du monde », déclare-t-elle à l’occasion de son discours de remerciement pour la Médaille John Burroughs en 1952.


Une référence pour les mouvements écologistes des années 1960


À 55 ans, elle publie son ouvrage le plus important : Printemps silencieux, qui documente l'impact catastrophique des pesticides sur la nature et l’humain. Le livre devient un best-seller. Au cours des années 1960, c’est une référence pour les mouvements écologistes modernes qui commencent à apparaître. Il est lu par le Président John F. Kennedy, et l'administration américaine commence à mener une politique plus exigeante contre les pesticides.


En juin 1963, Rachel Carson témoigne devant le Sénat pour demander de limiter l'utilisation des pesticides. Le 14 avril 1964, à l'âge de 58 ans, elle meurt d'un cancer du sein. Le 31 janvier 1972, l'utilisation du DDT est interdite aux États-Unis. Le 9 juin 1980, Rachel Carson reçoit à titre posthume la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction civile des États-Unis.