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Un jour avec Thérèse, la bergère sans terres
“Les regarder manger, c’est contemplatif. Ca te donne un petit goût d'éternité”
“On m'appelle la bergère sans terres parce que je n'ai pas de terres et je suis l'herbe. Ça veut dire que quand il y a plus d'herbe, je vais plus loin, je vais là où il y en a. Je migre un peu comme les oiseaux”. Thérèse est bergère. Elle a un troupeau itinérant qui va d’un village à un autre. Ses brebis mangent uniquement dehors, “que ce qu'elles trouvent, toute l'année”. Afin que ses bêtes n’aient que de l’herbe propre, Thérèse ne les fait passer aux mêmes endroits que tous les 6 à 12 mois. Le reste du temps, elle parcourt des terrains nouveaux.
Manger des herbes fraîches et diversifiées, ce sont les deux critères essentiels que retient la bergère pour son troupeau. “Ça fait presque 15 ans que je fais ça. La plupart des terrains que j'ai eus, c'est les gens qui sont venus me voir si je voulais mettre mes brebis chez eux. Pour ceux qui gyrobroient (ndlr: nettoient) leur terrain, ça leur économise un gyrobroyage (ndlr: nettoyage d'un terrain en friche à l'aide de machines mécaniques) par an, au minimum“ indique Thérèse avant d’ajouter: “Je fais manger avec mes brebis l'herbe qui, en hiver, soit gèle soit pourrit, et du coup, ça leur refait une pousse propre pour les foins de l'année prochaine”.
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“Les regarder manger, en fait, c'est quelque chose d'apaisant. C'est contemplatif, c'est faire sans rien faire. Au bout d'un moment, t'as une espèce de sentiment de lien avec les brebis, la nature, ça te donne un petit goût d'éternité” confie la bergère. L’été, elle reste dormir dans un mobile-home près de son troupeau. “Je suis fière d'avoir réussi à implanter un troupeau comme ça, qu'elles soient bien, en forme, sans jamais manger autre chose trouvent dehors. C'est pas mal satisfaisant” conclut Thérèse.
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