Marqué à vie : Morgan Segui nous raconte ses cinq jours de survie dans la jungle

"Une fois que tu as hurlé dans toutes les langues que tu connais et qu'on ne te réponds pas, au bout de dix minutes, tu fais : c'est bon, je vais mourir là." MARQUÉ À VIE : Morgan Segui voulait être explorateur, et au Timor, dans l'archipel indonésien, il a connu l'aventure, celle qui marque à vie. Après une chute de 7 mètres, il a passé 5 jours, seul, sans eau, finalement sauvé par… un troupeau de chèvres. Il nous raconte son histoire.
Publié le
2/7/2024
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Une randonnée qui tourne mal


Morgan Segui, 46 ans, rêvait d'être explorateur. Parti au Timor-Leste, “le plus jeune pays du monde”, il décide un jour de gravir le Manucoco, un pic sacré de 1000 mètres sur l'île d'Atauro. "Je pars direct, les gens m'aident à transporter mon bateau sur la plage, et là, en chemin, tout le monde me dit : non, mais 11h, tu es parti trop tard", raconte-t-il. Malgré les avertissements, Morgan poursuit son ascension et arrive au sommet, mais sans eau.

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La descente s'avère plus compliquée que prévu. Perdu, Morgan tente de suivre une rivière à sec. Bloqué par une chute d'eau infranchissable, il décide d'escalader un à-pic de 40 mètres. Mais à quelques mètres du sommet, la prise sur laquelle il s'accroche cède : "Et au moment de mettre tout mon poids, là, il y a l'arbuste, toute la pierre, la paroi qui se détache et moi je me détache de la paroi comme ça. Et là c'est la chute."


Blessé et désorienté en pleine jungle


Morgan se réveille la nuit, grièvement blessé, le crâne ouvert. "Je ne suis pas l'homme, dans la nature, perdu, je suis un animal blessé", dit-il. Pendant trois jours, il reste allongé au fond de la rivière, grignotant des herbes et grattant la terre pour trouver un peu de fraîcheur.

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Le troisième jour, Morgan trouve la force de se relever et de se laver. Il commence à explorer les alentours, mangeant ce qu'il trouve. C'est alors qu'il entend un troupeau de chèvres arriver. En les suivant, Morgan découvre un petit chemin qui zèbre la falaise qu'il avait tenté d'escalader. Malgré la fatigue et la douleur, il emprunte ce chemin escarpé : "Je grimpe, je grimpe, je grimpe, je me dis que si je tombe, j'y vais la tête la première."


Sauvé par Moïse et sa famille


Après avoir franchi une barrière, premier signe de présence humaine depuis quatre jours, Morgan aperçoit au loin une petite maison avec un drapeau. Il appelle à l'aide et tombe nez à nez avec Moïse, un homme armé d'un gros lance-pierre. "On se demande vraiment : c'est quoi, c'est qui en face de nous ?", se souvient Morgan.

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Moïse désarme son lance-pierre et accueille chaleureusement Morgan. Avec sa femme Mana Raquel, ils lui offrent à manger et à boire. Ils vont chercher Mana Ati, qui parle anglais, pour contacter les secours. Le lendemain, un pêcheur vient chercher Morgan pour le ramener à Dili, la capitale, où il sera opéré et hospitalisé trois semaines avant de rentrer à Paris.


Cette expérience a profondément marqué Morgan Segui, qui en a tiré un livre, un objet fini qui immortalise cette aventure hors du commun. Une histoire de survie et de solidarité humaine au cœur de la jungle timoraise. Son témoignage met en lumière les défis physiques et mentaux auxquels il a dû faire face durant ces cinq jours éprouvants.