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Et pendant ce temps-là, au Yémen...
Au Yémen, une guerre dans la guerre
Le Yémen connaît la pire crise humanitaire au monde et la guerre qui ravage le pays se complexifie. De nouveaux affrontements ont par exemple opposé d’anciens alliés à Aden. Mais dans la guerre du Yémen, les victimes sont toujours de plus en plus nombreuses.
Depuis le 8 août, des affrontements dans la ville d'Aden ont fait au moins 40 morts et 260 blessés, selon l'ONU. « Il y avait des tirs intenses, toute la journée et nous avions peur à l'intérieur de la maison. Nous sommes allés nous cacher sous les escaliers » raconte Azba al-Amiri, une habitante d'Aden. Débutée en 2015, la guerre oppose les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, à une coalition militaire anti-Houthis menée par plusieurs pays arabes. Au sein de cette coalition : les forces gouvernementales, soutenues par l’Arabie Saoudite et les séparatistes, soutenus, eux, par les Émirats arabes unis.
Les séparatistes sont ainsi nommés parce qu'ils réclament le rétablissement d'un État indépendant dans le sud du Yémen, comme ce fut le cas de 1967 à 1990. Ces deux camps, jusque-là alliés, se sont affrontés début août 2019 à Aden, la capitale provisoire de la coalition anti-Houthis, dans le sud du Yémen. « Nous demandons au gouvernement yéménite de quitter Aden immédiatement et de rendre le pouvoir aux mains des représentants du Conseil de transition du sud » explique Mansour Saleh, porte-parole du Conseil de transition du sud.
L’origine de ces affrontements reste floue
Les circonstances du déclenchement des récentes hostilités restent floues. Les séparatistes accusent gouvernementales d'avoir tué un de leurs commandants. « Nous avons promis de venger la mort de ce martyr, nous allons poser son portrait sur notre tête et notre front et nous allons venger la mort de tous les martyrs morts à cause de la trahison, de la perfidie et du terrorisme » scande Nasser al-Hanashi, combattant séparatiste.
Les séparatistes ont conquis le palais présidentiel, tenu jusque-là par gouvernementales. En 2018, les séparatistes avaient déjà tenté de prendre le contrôle du palais présidentiel. Ils accusaient le gouvernement en place de corruption. Les deux camps s'étaient alors livrés à des combats pendant 3 jours, faisant au moins 38 morts selon la Croix-Rouge. L'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis étaient intervenus pour mettre fin aux combats. « La coalition et le gouvernement législatif en appellent à la sagesse du peuple d'Aden et à ne pas continuer la violence. Et nous appelons le gouvernement légitime à examiner les demandes du mouvement social et politique » déclarait le Colonel Turki Al-Maliki, porte-parole saoudien de la coalition en janvier 2018.
Un retour au calme à Aden, mais un besoin immense d’aide humanitaire
Ce 11 août 2019, ils ont de nouveau appelé à un retour au calme. Les séparatistes affirment être prêts à respecter un cessez-le-feu et à participer à une réunion de paix avec les forces gouvernementales. « Tout va bien à Aden. Tout est de retour à la normale, si ce n'est mieux. Comme vous pouvez le voir, la circulation est de nouveau normale et les habitants sont de retour au marché » explique Imad al-Din Ahmad, un combattant à la tête du barrage de Khor Maksar.
Selon l'ONU, la guerre au Yémen est la « pire crise humanitaire au monde ». Sur une population de 28 millions d'habitants, plus de 22 millions ont besoin d'aide humanitaire. Les enfants sont les premières victimes. « Le conflit a fait du Yémen un enfer pour ses enfants. Plus de 11 millions d'enfants, soit environ 80 % de la population de moins de 18 ans du pays, ont besoin d'une aide humanitaire » précise Meritxell Relano, représentante de l’Unicef au Yémen.