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Fabrice Arfi raconte l'affaire Cahuzac aurait pu rester secrète

"Il s’en faut parfois peu pour que le mensonge devienne la vérité et la vérité, le mensonge." Fabrice Arfi raconte comment l’affaire Cahuzac aurait pu rester secrète.
Publié le
12
/
02
/
2018

L'affaire Cahuzac : Fabrice Arfi raconte son enquête


« Il s’en faut parfois peu pour que le mensonge devienne la vérité et la vérité, le mensonge. » Fabrice Arfi raconte son enquête et comment l’affaire Cahuzac aurait pu rester secrète.


À cause d’un « angle mort » dans l’affaire Cahuzac, Jérôme Cahuzac aurait bien pu ne jamais être traduit en justice. « M. Cahuzac aurait gagné cette histoire et nous, nous aurions été le pire du journalisme » imagine Fabrice Arfi, journaliste d’investigation à Mediapart.


Pour comprendre comment cela aurait pu arriver, il faut remonter au moment de la révélation des faits. François Hollande, alors président de la République, fait presque « sourde oreille, jusqu'à ce que le parquet, enfin, se saisisse du dossier et vienne, par son enquête judiciaire, confirmer nos faits » précise Fabrice Arfi.


Sauf que pendant que la justice enquête, Pierre Moscovici mène « sa propre enquête administrative secrète ». Pierre Moscovici est alors ministre de l’Économie et donc « ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac ». Il est en plus l’un de ses amis, affirme Fabrice Arfi. Donc, « pendant que la procureure de Paris avait le monopole de l'enquête judiciaire sur les faits », Pierre Moscovici envoie, « dans le dos du procureur », « de mauvaises questions aux autorités suisses dont la réponse est revenue en France en disant: “M. Cahuzac n'a pas de compte en Suisse.” » précise le journaliste d’investigation à Mediapart.


Et lorsque Pierre Moscovici reçoit cette réponse, il la transfère « discrètement aux policiers et aux magistrats » raconte Fabrice Arfi. Pour le journaliste d’investigation à Mediapart, il s’agit tout simplement d’une tentative « de saborder l'enquête judiciaire ». « Nous, nous aurions été des accusateurs, des calomniateurs, des diffamateurs et (…) lui serait peut-être devenu Premier ministre » imagine Fabrice Arfi. « Malheureusement, eu égard à la faiblesse de nos institutions et à la faiblesse de l'indépendance de nos institutions, il s'en faut parfois peu pour que le mensonge devienne la vérité et la vérité, le mensonge » conclut Fabrice Arfi.