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Fabrice Arfi raconte l'affaire Cahuzac aurait pu rester secrète
L'affaire Cahuzac : Fabrice Arfi raconte son enquête
« Il s’en faut parfois peu pour que le mensonge devienne la vérité et la vérité, le mensonge. » Fabrice Arfi raconte son enquête et comment l’affaire Cahuzac aurait pu rester secrète.
À cause d’un « angle mort » dans l’affaire Cahuzac, Jérôme Cahuzac aurait bien pu ne jamais être traduit en justice. « M. Cahuzac aurait gagné cette histoire et nous, nous aurions été le pire du journalisme » imagine Fabrice Arfi, journaliste d’investigation à Mediapart.
Pour comprendre comment cela aurait pu arriver, il faut remonter au moment de la révélation des faits. François Hollande, alors président de la République, fait presque « sourde oreille, jusqu'à ce que le parquet, enfin, se saisisse du dossier et vienne, par son enquête judiciaire, confirmer nos faits » précise Fabrice Arfi.
Sauf que pendant que la justice enquête, Pierre Moscovici mène « sa propre enquête administrative secrète ». Pierre Moscovici est alors ministre de l’Économie et donc « ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac ». Il est en plus l’un de ses amis, affirme Fabrice Arfi. Donc, « pendant que la procureure de Paris avait le monopole de l'enquête judiciaire sur les faits », Pierre Moscovici envoie, « dans le dos du procureur », « de mauvaises questions aux autorités suisses dont la réponse est revenue en France en disant: “M. Cahuzac n'a pas de compte en Suisse.” » précise le journaliste d’investigation à Mediapart.
Et lorsque Pierre Moscovici reçoit cette réponse, il la transfère « discrètement aux policiers et aux magistrats » raconte Fabrice Arfi. Pour le journaliste d’investigation à Mediapart, il s’agit tout simplement d’une tentative « de saborder l'enquête judiciaire ». « Nous, nous aurions été des accusateurs, des calomniateurs, des diffamateurs et (…) lui serait peut-être devenu Premier ministre » imagine Fabrice Arfi. « Malheureusement, eu égard à la faiblesse de nos institutions et à la faiblesse de l'indépendance de nos institutions, il s'en faut parfois peu pour que le mensonge devienne la vérité et la vérité, le mensonge » conclut Fabrice Arfi.