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Fausses couches : 8 demandes pour leur reconnaissance

Chaque année, il y a 200 000 fausses couches en France. Pour que cet événement très fréquent soit mieux reconnu, voici 8 demandes de Judith Aquien.
Publié le
17
/
04
/
2022

1/ Créer une campagne d’information nationale


Judith Aquien est cofondatrice du collectif “Fausse couche, vrai vécu”. Chaque année, l’arrêt naturel de grossesse concerne 12% à 24% des grossesses en France.


Un événement relativement fréquent pour lequel la jeune femme réclame d’avantage de reconnaissance à travers 8 choses à mettre en place.


La première : “il faudrait créer une campagne d’information nationale parce que le manque d’information crée la honte, la culpabilité, le repli sur soi et donc un traumatisme tenace et durable” explique Judith Aquien.


“Il arrive dans un cas sur quatre que l’embryon ait une anomalie, qu’il y ait un problème chromosomique, qui engendre la fin de la grossesse.


Le fait d’avoir bu un peu de café, d’avoir couru ou d’avoir fait un déménagement ne va pas donner lieu à une fausse couche.


Simplement, comme l’information ne circule pas à ce sujet et qu’elle n’est même pas délivrée au moment où la fausse couche est annoncée, eh bien, on se dit que peut-être, c’est un peu notre faute.”


“Je trouve qu’il y a un travail à faire sur l’accompagnement médical dans les fausses couches.“ Flore a vécu 3 fausses couches, elle raconte ce tabou.


2/ Profiter d’un arrêt de travail 100% rémunéré


Judith Aquien souhaiterait “un arrêt de travail 100 % rémunéré de 3 jours, aussi bien pour la personne qui traverse la fausse couche que pour son conjoint ou sa conjointe.


Les autres arrêts de travail classiques comportent des délais de carence et donc ne sont pas 100% rémunérés.”


En 2021, la Nouvelle-Zélande a créer un congé de 3 jours en cas de fausse couche.


3/ Augmenter le budget des hôpitaux


Judith Aquien : “Aux urgences, quand les femmes traversent une fausse couche, elles arrivent au milieu de femmes qui s’apprêtent à accoucher.


Quand elles sont prises en charge chirurgicalement aux urgences, elles le sont dans les salles de naissance à l’intérieur desquelles il y a des bébés qui viennent de naître et qui pleurent.


C’est quelque chose qui relève de la torture, qui est extrêmement dur à vivre, qui donne le sentiment d’être la grande perdante au grand jeu du continuum et c’est quelque chose qui doit cesser.”


4/ Former le personnel médical


La cofondatrice de l’association réclame “des formations spécifiques liées à l'accueil de la fausse couche, à l’annonce et à la manière de l’entourer. Pour l’instant, c’est très peu protocolaire, malgré la fréquence de ces évènements.”


5/ Mettre en place des cours de SVT au collège


“C’est anormal qu’on soit au courant si tard, uniquement quand on le vit, de ce que c’est qu’une fausse couche, alors qu’on pourrait en comprendre les tenants et les aboutissants biologiques, parce que c’est un événement biologique et en aucun cas lié à une faute de la femme” explique la jeune femme.


6/ Créer un livret d’information


“Dans les unités obstétricales, les cabinets de gynéco, les cabinets de médecins généralistes, évidemment, les cabinets de sages-femmes… tous les lieux où une fausse couche peut être annoncée, acceuillie, on souhaiterait qu’il y ait un livret d’information très clair, très concret, à destination des personnes qui traversent ça.


Ce livret recenserait des explications très claires : la vulgarisation scientifique qui donne des explications, des témoignages, des coordonnées de groupes de parole, d’associations, pour à la fois informer, mais aussi reconnaître” précise Judith Aquien.


7/ Offrir un suivi psychologique en cas de besoin


La cofondatrice recommande “d’offrir la possibilité, sans la forcer évidemment, d’un suivi psychologique remboursé intégralement.”


"Elle farfouillait, comme ça, dans mon utérus, mais elle ne me parlait pas." Céline Kallmann a vécu une fausse couche, elle raconte.


8/ Créer une plateforme d’écoute


Judith Aquien : “Tout le monde n’est pas proche d’un hôpital, d’un cabinet médical, d’un cabinet psy. Il y a beaucoup de gens qui vivent dans des endroits très isolés.


Pouvoir créer une hot-line d’écoute, un numéro vert pour permettre aux personnes de s’épancher, d’être entendues, d’être comprises, eh bien, ça semble évidemment important.”