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Faut-il avoir peur des bactéries sur la barre de métro ?
La barre du métro est-elle sale ?
Beaucoup d’entre nous évitent, quand il rentre dans le métro, de toucher les barres qui servent à se tenir, pensant qu'elles sont sales. Ce phénomène s’est encore plus accentué avec le début du coronavirus. Mais est-ce que ces objets que l’on touche tous les jours sont-ils autant porteurs de maladies et de virus qu’on le pense ? Geneviève Héry-Arnaud, enseignante-chercheuse en bactériologie a examiné pour Brut, les échantillons de la fameuse barre de métro, d’une chasse d’eau, un bouton d’ascenseur, une poignée de porte et un smartphone pour les passer au microscope.
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Résultats : sur les échantillons, les ronds qu’il est possible d’observer correspondent à des colonies bactériennes ou fongiques. “Ça pourrait être un champignon puisque dans l'environnement, on retrouve des bactéries, mais également des champignons”, déclare la chercheuse. Sur les poignées de porte, les bactéries poussent rapidement et dans ce cas, peuvent être des bactéries typiques de l'environnement que l’on appelle un Bacillus. Concernant la cuvette des toilettes et la chasse d’eau, les colonies s’apparentent à la bactérie de type Pseudomonas, que l'on retrouve aussi principalement dans la nature comme dans l’eau des vases, des flaques d’eau.
Sur la barre du métro, on retrouve des “coccis à gram positif”, probablement du staphylocoque qui vient de la paume des mains des gens qui ont dû attraper la barre de métro. “Il y avait un article qui avait fait grand bruit parce qu'en fait, ils avaient découvert dans le métro à New York et ils avaient trouvé Yersinia pestis. En fait, ils avaient fait les grands titres de la presse en disant: De la peste dans le métro new-yorkais!" Donc panique à bord. Sauf qu'en fait, leur technique n'était pas encore tout à fait au point. Et, il y a plusieurs espèces de Yersinia, mais en fait, ce n'était pas une Yersinia pestis, c'était une Yersinia enterocolitica. Bon, ce n'est pas très sympathique comme germe, ça donne des gastroentérites, mais c'est quand même rien à voir avec la peste. Donc, ils étaient allés un peu vite en besogne”, explique Geneviève Héry-Arnaud.
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Leur métier : déterminer les bactéries
Au quotidien, Geneviève Héry-Arnaud cherche à décrire l’examen microscopique qui est “riche d’enseignements”. “Et on peut faire déjà des débuts de diagnostic rien qu'avec l'observation microscopique”, ajoute-t-elle. Pierre Siguet, stagiaire de l’IUT de Brest, explique qu’il cherche à déterminer de quelle bactérie il s’agit et leur nom. Dans ses recherches pour les autres échantillons, un staphylocoque, qui a trouvé pour habitat essentiel, l’homme. Elle se trouve sur nos mains, nos téléphones mais ne ressemble en rien au staphylocoque doré. “L’immense majorité des bactéries sont totalement, a minima, neutres sur nous, ou même mieux, elles nous font plutôt des choses positives pour notre santé. Donc, celles qui nous rendent vraiment malades, elles se comptent quasiment sur les doigts d'une main”, ajoute Geneviève Héry-Arnaud.
Conclusion : le métro, un endroit sale ?
“Je pense pas qu'on l'aurait eu sur la barre du métro, mais on pourrait imaginer que dans un métro, quelqu'un qui a la tuberculose, qui est ce qu'on appelle bacillifère, c'est-à-dire que quand il tousse, il envoie dans l'air ambiant du bacille de la tuberculose. Et si on est à côté de lui, on pourrait effectivement se contaminer comme ça”. Pour Geneviève Héry-Arnaud, aucune bactérie n’est sale. “Il n'y a aucune saleté dans la bactérie. En fait, en elle-même, intrinsèquement, une bactérie n'est pas sale. Il faut juste admettre qu'elle fait partie de notre quotidien, de notre environnement”.
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