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France : le massacre des dauphins
En France, le massacre des dauphins
Depuis le début de l'année, plus de 1000 dauphins se sont échoués sur la côte Atlantique. Brut a embarqué à bord du Sam Simon, un patrouilleur de l'ONG Sea Shepherd.
Sur la côte Atlantique, de la Bretagne au Pays basque, les plages sont devenues des cimetières pour dauphins. Depuis le début de l'année, plus de 1.000 dauphins s’y sont en effet échoués. D’après les scientifiques, ils sont en réalité 10 fois plus nombreux à mourir dans les filets des bateaux de pêche.
Un bateau peut dérouler jusqu'à 100 km de filets
Brut a embarqué à bord du Sam Simon, un patrouilleur de l'ONG Sea Shepherd, qui a pour mission de sauver un maximum de dauphins. L'ONG Sea Shepherd a été fondée en 1977 par Paul Watson. Ce Canadien est devenu célèbre pour ses actions sur tous les océans. La marque de fabrique de Sea Shepherd, ce sont des actions coup de poing contre les pêcheurs.
Le premier danger pour les dauphins est la pêche intensive. Rien que dans le golfe de Gascogne, un bateau peut dérouler jusqu'à 100 km de filets. Et dans cette zone, il y a 400 bateaux de pêche, soit 40.000 km de filets. Autant de pièges mortels pour les dauphins.
« 90 % des dauphins échoués sont dus à une prise accidentelle par la pêche »
Brut a embarqué plusieurs jours avec Sélim et Thomas, qui dirigent les opérations pour Sea Shepherd. « On est là pour observer plusieurs types de pêche, parce qu'on est là pour comprendre les chiffres que les scientifiques donnent », détaille Sélim le chef de pont du Sam Simon.
« On ne peut pas le nier, 90 % des dauphins échoués sont dus à une prise accidentelle par la pêche », reconnaît le marin pêcheur Philippe Michaud. Pour lui, voir un dauphin mort, c’est toujours un « crève-cœur ». Les pêcheurs affirment en outre ne pas pouvoir changer de méthode. C’est pourquoi l’ONG Sea Shepherd veut imposer la présence de caméras sur chaque bateau afin de filmer la remontée de chaque filet.
Si rien n’est fait, l'espèce va disparaître du golfe de Gascogne
Pour les scientifiques qui autopsient les dauphins, il y a urgence. Car si rien n’est fait, l'espèce va disparaître du golfe de Gascogne. « On est dans ce qu'on appelle un pic d'échouages multiples, avec une mortalité importante liée notamment à des activités humaines », indique le biologiste Willy Dabin.
« Ce qui est inquiétant, c'est que ça fait quatre ans que chaque année est pire que la précédente, déplore Willy Dabin. Les données qu'on a nous indiquent qu'il n'y a pas plus de dauphins dans la zone qu'il y a 10 ans. En revanche, on pense qu'ils se sont un peu plus rassemblés près des côtes, où il y a le plus de pêche sur certains poissons. Donc on pense que tout ce monde-là mange au même endroit et que, au moment où les engins de pêche passent pour pêcher le poisson, il y a des captures de dauphins. »