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Emballages à usage unique : on en est où ?

BRUT A TESTÉ. Depuis le 1er janvier 2023, une loi oblige les restaurants de plus de 20 places assises à supprimer les emballages à usage unique. Pour Brut, notre journaliste Mina Soundiram est allée vérifier si les fast-foods respectaient ces nouvelles normes.
Publié le
21
/
01
/
2023

“On a pas mal d’enseignes, où c’est toujours de l’usage unique”

 

Depuis le 1er janvier 2023, les restaurants d’au moins vingt places assises sont obligés de supprimer les emballages à usage unique et de les remplacer par de la vaisselle réutilisable. L'objectif : réduire la pollution des déchets et la consommation de plastique ou carton jetable, dans une démarche plus écologique. Mais est-ce bien appliqué ? Notre journaliste Mina Soundiram est allée dans plusieurs grandes enseignes de fast-foods pour le savoir. 

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Une loi en train d’être mise en place

 

La plupart des fast-food qu’elle a visité n’ont pas de vaisselle réutilisable, ils sont toujours sur les emballages jetables. C’est notamment le cas pour McDonald’s. “Plus de 90 % de nos restaurants se conforment à l’obligation légale depuis le 1er janvier (soit plus de 1300 restaurants). Nous sommes au travail pour les 10 % de restaurants concernés afin de proposer ce service dans les meilleurs délais. Ces quelques restaurants rencontrent des difficultés au niveau local pour, à titre d’exemple, mettre en œuvre le service de plonge (attente d’accord des propriétaires des locaux, délais de permis de construire, manque de place, etc.). Cela concerne aujourd’hui principalement des restaurants de centre-ville ou de centres commerciaux”, expliquent-ils à Brut. 

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Une association est en train de mener une enquête sur la suppression d'emballages jetables dans les restaurants. “Ce qu’on constate, là, pour le moment, sans avoir vraiment regardé les résultats de façon approfondie. C’est qu’on a pas mal d’enseignes, une bonne partie, où c’est toujours de l’usage unique, ce qui corrobore complètement ce que nous, on a pu constater aujourd’hui”, détaille Moira Tourneur, responsable du plaidoyer pour l’association Zero Waste France. 

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“Il y a une amende qui est prévue en cas de contrôle et de constat de non-respect de la loi. Les restaurants peuvent payer jusqu’à 7500 € d’amende, qui monte à 15 000 en cas de récidive. Après, l’État français et le ministère de la Transition Écologique ont, pour le moment, décidé de laisser un peu de temps aux acteurs. Mais ils ont annoncé que d’ici quelques mois, ils commenceraient les contrôles pour, justement, aller vérifier le respect ou non de la loi”, ajoute Moira Tourneur. 

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Une modification de leur système logistique

 

Mais en quoi cette nouvelle mise est moins consommatrice que les emballages à usage unique? “Ce qu’il faut savoir, c’est que quand on produit quelque chose qui est à usage unique, on a aussi la consommation d’eau. Lorsqu’on veut, dans le meilleur des cas, recycler ce produit à usage unique, parce que justement on l’a utilisé et il a été jeté, ben il faut consommer de l’eau aussi pour le recycler.”

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Cette loi est difficile à appliquer du côté des restaurateurs pour plusieurs raisons. “Il faut prévoir un espace pour pouvoir collecter la vaisselle qu’on va laver. Il s’agit plus seulement de la jeter dans une poubelle mais vraiment de la récupérer en bon état. Il faut un espace pour pouvoir la laver, un espace pour pouvoir la sécher et puis qu’elle attende avant de pouvoir être réutilisée. Donc là, on a une problématique de place, on a une problématique de formation des équipes, qui n’étaient pas habituées à ces gestes évoluer leurs pratiques. Et puis aussi une problématique de comment on fait prendre ce geste aux consommateurs et consommatrices”, explique Moira Tourneur.

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