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Désobéissance civile, sabotages… C'est quoi "Les Soulèvements de la Terre" ?

Le gouvernement vient d'annoncer sa dissolution. De Sainte-Soline au chantier de l'A69, on les connaît pour leurs actions de désobéissance civile et leurs sabotages de projets jugés polluants. Mais au fait, c'est quoi le collectif des "Soulèvements de la Terre" ?
Publié le
20
/
06
/
2023

Dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre

Le gouvernement a officialisé la dissolution du collectif écologiste les Soulèvements de la Terre mercredi 21 juin 2023. Retour sur ce qu’est le collectif les Soulèvements. C’est un mouvement écologiste qui lutte notamment contre l’artificialisation des terres et des projets

polluants. Ce mouvement a été fondé en 2021 par des anciens militants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Ses militants visent des projets d’aménagement locaux et rassemblent des associations de protection de l’environnement, des activistes, des syndicalistes paysans, mais aussi des scientifiques et des intellectuels. Le mouvement mène des actions de désobéissance civile et de sabotage d’infrastructures jugées polluantes. 

Gérald Darmanin veut dissoudre Les Soulèvements de la Terre


Après la mobilisation contre les méga-bassines à Sainte-Soline, qui a réuni 30 000 personnes le 25 mars 2023, le gouvernement engage une procédure de dissolution. “Je constate comme vous l’extrême violence de certains groupuscules qui sont à la fois fichés par les services de renseignement, parfois depuis de très nombreuses années, et qui sont responsables de grandes violences, et je pense notamment, évidemment, au groupement de fait des Soulèvements de la Terre” commentait le 28 mars 2023 le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin le jour de l’annonce de son souhait de dissoudre le collectif écologiste.

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Le collectif dénonce “l’action anti-écologique du gouvernement

Plusieurs envahissements d’entreprises, plusieurs exactions fortes contre les forces de l’ordre, plusieurs destructions de biens, des centaines de gendarmes ou de policiers blessés, plusieurs, en effet, appels à l’insurrection, j’ai donc décidé d’engager la dissolution des Soulèvements de la Terre” a ajouté le ministre de l’Intérieur le même jour. Quelques jours plus tard, le porte-parole des Soulèvements de la Terre, Benoît Feuillu affirmait : “Quand on voit l’action anti-écologique du gouvernement, des chantiers qui passent en force, des recours juridiques qui ne sont pas écoutés, les gens se donnent des moyens, par la désobéissance civile collective notamment, de pouvoir à des moments stopper des chantiers, à des moments de pouvoir remettre en culture un champ qui sinon serait bétonné”. 

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Le 7 avril 2023, le porte-parole ajoutait : “On a reçu une note de dissolution qui est construite sur un récit absolument fallacieux, selon lequel on serait une forme de groupe fermé, soi-disant d'ultragauche, qui serait composé d'un ou deux dirigeants qui tiendraient les manettes. C'est vraiment faire preuve d'une vision absolument erronée de ce qu'est ce mouvement et qui montre que le gouvernement est incapable d'imaginer d'autres formes d'organisation politique autrement que dans le reflet de ses propres structurations pyramidales.” Le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, expliquait le 19 juin 2023, à quelques jours de la date du vote de la dissolution du collectif : “Chaque week-end où ils appellent à des manifestations interdites qui se terminent par des blessés dans les rangs des forces de l’ordre, ils ajoutent un chapitre, j’allais dire, dans le dossier qui pourrait mener à leur dissolution”.


Il y a une vraie urgence à changer ce monde”

Dans un ouvrage collectif, 40 militants, chercheurs, paysans ou artistes soutiennent alors le mouvement. Parmi eux, Alain Damasio, écrivain : “Il y a une vraie urgence à changer ce monde. Si le gouvernement n’est plus capable d’entendre ces arguments écologiques, il faut passer à un niveau supérieur d’action. (...) C’est pas la violence, parce que là on parle de gens qui découpent au cutter une bâche en plastique pour que l’eau des méga-bassines retourne aux nappes phréatiques et bénéficient justement à tout le monde”. 

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Le 11 juin, le mouvement fait de nouveau parler de lui, lors d’une action contestée, près de Nantes. Des plants de salades sont notamment arrachés et remplacés par des graines de sarrasin. “Des plants expérimentaux, non destinés à la consommation, mais à renforcer les schémas productivistes ont été de nouveau remplacés par des semences paysannes” a tweeté le collectif. Le 20 juin, Gérald Darmanin annonce qu’il va présenter le décret de dissolution du collectif en Conseil des ministres. 

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“Ce n'est pas une démarche banale de voir passer une dissolution en Conseil des ministres. Ce regroupement d’associations, à plusieurs reprises, a mené des actions violentes. Et moi, je vais vous dire, je comprends très bien les jeunes qui s’engagent pour la cause écologique, je comprends l’angoisse des jeunes, ce qui n’est pas possible, c’est de passer à des actes violents, de s’en prendre aux forces de l’ordre, ça, ce n’est pas possible” a précisé la Première ministre, Elisabeth Borne le 20 juin dans son interview exclusive donnée à Brut. De leur côté, les Soulèvements de la Terre dénoncent une décision “très politique”.

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