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Nina raconte pourquoi elle a interpellé Élisabeth Borne

"Le problème entre les politiques et les jeunes, c'est que les politiques sont vieux." Cette étudiante de 21 ans a vivement interpellé Élisabeth Borne. Nina raconte pourquoi elle a osé demander des comptes à la Première ministre.
Publié le
20
/
04
/
2023

Une 5ème édition des Rencontres de Matignon, consacrée à l’engagement citoyen

La séquence est devenue virale. Mercredi 19 avril 2023 s’est tenue à Matignon la 5e édition des Rencontres jeunesse, dédiée cette fois-ci, à l’engagement citoyen. Précédemment, ces points de rencontre étaient consacrés à l’avenir professionnel, l’engagement, l’égalité des chances et la vie quotidienne. Lors de cet événement, Nina Fleury-Panel, étudiante en sociologie, a interpellé la Première ministre sur le taux d’abstention des jeunes pour le vote des élections législatives et présidentielles. “Personne ne nous a demandé pourquoi. On a entendu sur toutes les chaînes de télévision que ces jeunes ne comprennent pas les enjeux républicains et ne comprennent pas la grandeur de la démocratie. Vous avez mis la faute sur le décodage des programmes nationaux. Ce que vous avez fait, madame la Première ministre, c'est du mépris social”, a-t-elle prononcé lors de son discours.

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Lauréate d’un concours de prise de parole, l’étudiante était invitée à Matignon pour établir une “feuille de route” afin d’aider les jeunes dans leur vie. Après son discours où elle s'adressait directement à la Première ministre, elle explique avoir été la cible de nombreuses insultes mais aussi avoir reçu des messages d’encouragement, saluant sa prise de parole. “J'ai décidé de l'interpeller parce que j'avais vraiment envie qu'elle entende la parole des jeunes. Dire qu'on ne vote pas parce qu'on ne comprend pas les problèmes nationaux, c'est juste dire qu'on est incapables d'aller chercher des informations. C'est juste aussi se défaire du problème, c'est prendre les jeunes de haut. Ce n'est pas une réponse satisfaisante”. 


Parler au nom de tous les jeunes 

À travers son discours, Nina Fleury-Panel a souhaité montrer qu’il n’y a qu’une seule et unique jeunesse, mais avec une infinité d'individus, aux parcours différents. “Il y a plein de jeunes différents, il y a ceux qui viennent de classes sociales différentes, ceux qui ont des avis politiques différents. Il y a des jeunes qui ont des intérêts différents, qui ont des niveaux d'études différents et, parfois, pas de volonté du tout de faire d'études”. Les projets de loi devraient donc être revus pour s’adapter aux jeunes mais aussi, plus spécifiquement, au niveau individuel et des classes sociales, selon elle. 


Dans son interview, elle souligne le manque de représentativité des voix des jeunes notamment à l’Assemblée nationale où seulement 20 sièges sont occupés par des députés de moins de 30. Même si pour elle, “il ne faut pas nécessairement être jeune pour faire des lois qui concernent les jeunes, mais il faut profondément écouter les jeunes et écouter leurs besoins”. Aujourd’hui, les politiques ne représentent pas les jeunes. Se rendre dans les isoloirs serait une manière de faire évoluer la situation actuelle seulement si “on est écouté derrière et qu’on a une personne pour qui voter”. “Quand les programmes tournent autour de la retraite et pas de la vie étudiante, ni des jeunes travailleurs, aussi où on est, nous, dans la sphère politique, et c'est ça aussi qui pousse à ne pas aller voter”. 

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Des problématiques liées à la jeunesse, par tranche d’âge 

Pour Nina Fleury-Panel, il faut s'intéresser à de grandes problématiques, en fonction des tranches d’âge pour être à l’écoute et au plus près des besoins de chacun. “Il faut s'intéresser aux collégiens, comment faire en sorte de faire des collégiens des futurs citoyens. Puis, pour les lycéens, qu’ils soient vraiment écoutés par rapport à leurs enjeux, notamment liés à l'orientation. Puis, que ce soit la même chose pour les étudiants avec la précarité étudiante qui n'est pas assez étudiée aujourd'hui par les gouvernements. Donc ça, c'est un enjeu dont il faut vraiment se saisir. La précarité étudiante et l'insertion dans le monde du travail. On va travailler visiblement plus longtemps, donc autant aussi qu'on ait notre place”.


Enfin, l’étudiante en sociologie pointe un problème qui semble être récurrent pour certains jeunes qui souhaitent voter : “Il y a aussi le fait d'être mal inscrits, inscrits dans la mauvaise commune, inscrits parfois dans le mauvais département. C'est aussi des soucis qu'on a, nous, en tant que jeune, parce qu'on se déplace pour nos études, notre travail. Et souvent, on ne pense pas à faire la réinscription. Ou on pense à la faire trop tard. Donc c'est aussi ça un problème”, explique-t-elle. En son sens, le gouvernement devrait se saisir de ces problématiques pour tenter de raviver une connexion avec la jeunesse française.   

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