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Politique animale : quel est le bilan d'Emmanuel Macron ?
1/ Non, tous les œufs ne seront pas issus de l’élevage en plein air d’ici 2022
Le 11 octobre 2017, le président de la République Emmanuel Macron déclarait : “Quand j'ai pris l'engagement pendant la campagne que les œufs vendus aux consommateurs ne seraient issus que d'élevages en plein air d'ici 2022, c'est parce qu'aussi, nous pouvons ensemble atteindre cet objectif.” A l’aube de la fin du quinquennat, l’heure est au bilan.
Cette promesse n’a pas été tenue. Selon le décret publié le 14 décembre 2021, une interdiction des cages a été mise en place, mais uniquement dans des bâtiments nouveaux ou réaménagés. Les autres élevages déjà existants ne sont pas concernés.
2/ Oui, la fin des castration à vif des porcelets a été actée
Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation (2018-2020), annonçait le 28 janvier 2020 “la fin de la castration à vif des porcelets”.
C’est désormais le cas. L'interdiction de la castration sans anesthésie des porcelets est entrée en vigueur le 1er janvier 2022. Si une autre technique, la "castration chirurgicale" reste autorisée, elle est davantage encadrée.
Créer une étiquette qui informe les consommateurs sur le bien-être animal, c’est l’initiative de plusieurs associations dont CIWF France.
3/ Non, la vidéosurveillance n’a pas été installée dans les abattoirs
Emmanuel Macron avait promis “la mise en place de la vidéosurveillance dans les abattoirs, selon des modalités inspirées de la proposition de loi Falorni”.
Ce n’est pas fait. Il déclarait le 4 octobre 2021 : “Dans le plan de relance, on a accéléré ce qui avait commencé à être fait pour équiper les abattoirs, c'est-à-dire les moderniser... Il y a déjà une cinquantaine d'entre eux qui ont été équipés de vidéosurveillance pour pouvoir, là aussi, bien surveiller les choses et accompagner les professionnels”.
Contrairement à l'engagement, une majorité des 265 abattoirs en France n'ont pas mis en place de vidéosurveillance.
Découvrez le label Happy, qui permet de s’assurer du bien-être animal d’un élevage. Faire goutter l’eau de l’abreuvoire à l’agriculteur ou l’agricultrice, c’est l’un des tests à passer pour s’assurer des bonnes conditions de traitement des animaux.
4/ Non, un organe autonome dédié aux animaux n’a pas été créé
Le président français avait promis l’institution “d’un organe autonome dédié aux animaux et indépendant du ministère de l’agriculture”. Cela n’a pas été fait.
5/ Oui, le plan de transition agricole a été lancé en partie
“Nous lancerons un plan de transition agricole de 5 milliards d'euros. Il soutiendra tous les projets de montée en gamme des exploitations, d’adaptation aux normes environnementales et de bien-être animal”, c’est ce qu’avait promis le gouvernement.
Cela a été fait en partie. Julien Denormandie, le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, s’exprimait le 18 janvier 2022 sur ce plan de transition agricole : “Le président de la République s'était engagé, dans sa campagne, à investir plus de 5 milliards d'euros dans la filière agroalimentaire. "France relance", c'est 1,4-1,5 milliard d'euros. "France 2030", c'est plus de 2,8 milliards.
Et si j'additionne en plus tout ce que nous avons fait dans le cadre des budgets du ministère année après année, nous avons très largement dépassé cela. C'est plus de 115 millions d'euros, plus de 160 abattoirs qui grâce à ces financements peuvent, aujourd'hui, être rénovés.” Sur le total des investissements, seule une petite partie vise à améliorer le bien-être animal.
6/ Oui, la fin des élevages de visons pour leur fourrure a été actée
Le 28 septembre 2020, le gouvernement a annoncé la fin des élevages de visons pour leur fourrure en France.
En Eure-et-Loire, il y a “la ferme de l’horreur”. Un élevage de visons contre lequel l’association One Voice a porté plainte.
7/ Oui, la fin du broyage des poussins mâles a été interdit
Depuis février 2022, le broyage des poussins mâles est interdit.
Le 18 janvier 2022, Julien Denormandie commentait : “La fin du broyage des poussins, on a mis un an et demi à trouver la technique, on l'a trouvée. L'État a investi pour pouvoir financer ce matériel. À la fin des fins, ça dépend des évaluations, ça coûte entre 0,55 et 0,66 centime d'euro par œuf.”
Un délai d'un an a été accordé pour changer les pratiques.