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Repas à 1€ pour les étudiants : ce qu'ont dit les députés à l'Assemblée nationale
“Je crois aussi, confusément, qu’il n’y a pas, ou peu, d’étudiants riches”
“Si vous ne voulez pas que les étudiants mangent pour 1 euro, les files alimentaires continueront. 1 euro, c’est tout ce qu’on vous demande, 1 euro !” À 183 voix pour et 184 voix contre, l’Assemblée nationale n’a pas adopté la proposition de loi visant à assurer un repas à 1 euro pour tous les étudiants. Ce projet de loi était proposé ce jeudi 9 février, afin d’assurer à tous les jeunes en études supérieures, sans justificatif de sources de revenus, deux repas à bas prix. Aujourd’hui, seuls les étudiants précaires et boursiers ont le droit à des repas à 1 euro, servis dans les points de restauration Crous. Voici ce qu’il s’est dit à l’Assemblée nationale lors du débat.
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Une mesure démagogique ?
“L’idée est injuste, infantilisante et terriblement démagogique. J’ai été boursier, comme beaucoup. J’ai connu la galère, les petits boulots, des parents qui ne pouvaient pas financer les études. Et alors ? Depuis quand, depuis quand est-il devenu anormal de devoir produire un effort pour réussir ? Depuis quand est-il devenu anormal de devoir se battre pour financer ses études ? C’est même le plus sûr moyen d’avoir envie de les réussir et d’être fier d’y arriver par ses propres moyens”, développait Alexandre Portier, député LR. Il ajoute : “Nous vous proposons une chose simple : que tout étudiant qui souhaite bénéficier de ce repas à 1€ s’engage en contrepartie 2 heures par semaine au service d’une collectivité locale.”
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Louis Boyard, député Nupes, répond à cet argument. “Pourquoi est-ce que tous les étudiants sont pauvres ? 563 € de loyer à payer en moyenne, 250 € de produits d’hygiène et d’alimentaire, 30 € d’Internet et de téléphone, 100 € de gaz et d’électricité, 30 € de transports. Quelle famille est capable de donner 973 € chaque mois à son enfant pour qu’il puisse avoir ne serait-ce que le besoin minimal pour vivre pendant ses études ? Quasiment aucune famille ne peut le faire. Et c’est ça que vous hurlent les étudiants. Et vous leur répondez, avec votre arrogance bourgeoise : vous n’avez qu’à bosser à côté de vos études.”
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“Un tarif unique est une injustice sociale”
“Dans un système qui porte au fond, en bandoulière, parfois la suspicion, je préfère des droits pour tous que des allocations pour certains. Je crois aussi, confusément, qu’il n’y a pas, ou peu, d’étudiants riches. Et que ceux-là ne viendront pas se précipiter dans les rangs du Crous, dès lors que nous aurions abaissé à 1€ pour eux le prix d’un repas. La vérité, c’est qu’ils vont déjeuner ailleurs”, ajoutait Boris Vallaud, député socialiste.
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Au contraire, certains pensent que cette mesure mettrait à mal les restaurants universitaires, comme Anne Brugnera, députée Renaissance. “Un tarif unique est une injustice sociale. C’est une mesure démagogique qui serait plus coûteuse, qui créerait un effet d’aubaine, un engorgement des restaurants universitaires et qui, au bout du compte, ne répondrait pas à l’objectif de garantir aux étudiants précaires l’accès à une alimentation de qualité.”
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D’autres alternatives envisagées
Caroline Parmentier, députée RN, propose quant à elle un repas à 2€ pour tous. “Certaines situations sont objectivement différentes. L’étudiant boursier qui a de grandes difficultés à boucler ses fins de mois ne saurait être assimilé à l’étudiant dont les parents aux revenus plus confortables subviennent largement aux besoins de leur enfant. Nous proposons donc qu’un repas distribué par un Crous ne puisse excéder 2 € pour tous les autres étudiants, contre 3,30 € aujourd’hui. D’autres étudiants non boursiers peuvent en effet être en difficulté, sans être forcément dans une situation de grande précarité, je pense par exemple à ces étudiants dont le foyer fiscal des parents se situe un peu au-dessus de 33 100 € et dont ni le statut d’étudiant boursier ni les difficultés financières graves ne sont reconnus par le Crous.”
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Anne Le Hénanff, députée Horizons et apparentés, préfère continuer la situation actuelle. “Nous préférons inscrire dans la loi, et donc pérenniser le dispositif actuel, de tarif réduit pour les étudiants boursiers et précaires en priorité. Aujourd’hui, il nous faut aller vers ces étudiants qui méconnaissent encore trop souvent leurs droits. Nous devons les informer de la possibilité de faire une demande auprès du Crous afin de bénéficier de ce tarif réduit.”
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