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Une affaire de Rugy. Deux points de vue.

François de Rugy : "On voit bien le but, c’est couper la tête à ceux qui gouvernent." Fabrice Arfi (Mediapart) : "Coupeurs de tête ? Nous on est journalistes, on fait notre boulot." Une affaire de Rugy. Deux points de vue.
Publié le
12
/
07
/
2019

Une affaire de Rugy. Deux points de vue.


Dans l’affaire de Rugy, deux points de vue s’opposent, celui de François de Rugy : « On voit bien le but, c’est couper la tête à ceux qui gouvernent » et celui de Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart : « Coupeurs de tête ? Nous on est journalistes, on fait notre boulot. »


Sur le plateau d’RMC - BFM, face à Jean-Jacques Bourdin, François de Rugy, ministre de l’Environnement, se défend suite aux révélations de Mediapart : « *Vous trouvez ça glorieux, monsieur Bourdin, d'attaquer les gens sur leur nom ? *» « C’est un article pamphlétaire, c'est une accusation » ajoute François de Rugy au micro de France Inter.


La ligne de défense de François de Rugy n’a pas convaincu Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart : « Quand on en est à justifier des agapes sur fonds publics avec l'argument que "je n'aime pas le vin", "le champagne me donne mal à la tête" et "je suis allergique aux crustacés"... Heureusement que les Guignols de l'info n'existent plus » lance Fabrice Arfi.


Mais le ministre de l’Environnement assure que ces dîners étaient en lien avec son travail. Fabrice Arfi affirme au contraire avoir pu consulter un plan de table d’un des diners et qu’il y a, selon lui, « un journaliste qui n'a rien à voir, par exemple, avec le producteur de cinéma qu'il y a à côté, une personne qui était un ancien patron de boîte de nuit, quelqu'un qui est dans la finance… »


Lorsque François de Rugy déclare « On raconte maintenant que j’ai fait acheter un sèche-cheveux plaqué or (…) Mais enfin, où va-t-on ? », le journaliste de Mediapart y voit une « stratégie de communication (…) qui consiste à démentir ce qui n'a jamais été dit ».


Le ministre de l’Environnement a déclaré envisager de porter plainte pour dénonciation calomnieuse. Fabrice Arfi assure que « juridiquement, ça ne veut absolument rien dire. La dénonciation calomnieuse, c'est un délit qu'on peut reprocher à quelqu'un qui va saisir l'autorité policière ou judiciaire d’un éventuel délit en sachant qu'il est faux ». Or Mediapart n’a lancé aucune poursuite judiciaire contre François de Rugy.


Selon Fabrice Arfi, François de Rugy « ne conteste aucune véracité de nos informations ». Il ajoute que le ministre de l’Environnement « reconnaît la légitimité de notre travail puisqu'il reconnaît la légitimité de l'indignation que cela suscite ». Et lorsque François de Rugy accuse Mediapart de vouloir « couper la tête à ceux qui gouvernent », Fabrice Arfi répond qu’il fait simplement son travail.