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C'est mon métier : luthier
Alex-Théo a 25 ans et c’est l’un des 12 luthiers de France. “On est 12 luthiers en France à faire des luths et des guitares anciennes. J'ai fait une terminale S, sauf que je savais pas du tout ce que je voulais faire et c'est vraiment grâce à mes parrain et marraine, à mes parrain et marraine, qui m'ont fait vraiment découvrir la lutherie, tout ce monde-là. Je suis le fils d’un espagnol immigré. Et donc dans l'éducation qu'il a reçue, on lui a vraiment inculqué qu'il faut absolument faire des études supérieures les plus dures pour juste grimper l'échelle sociale. Et vu sa génération aussi, ça se comprend complètement. Assez rapidement, il s'est aussi mis à me soutenir énormément, quand il a vraiment vu que c'était pas une lubie d'adolescent mais que c'était vraiment mon projet de vie. Aujourd'hui, il est très fier de moi, vraiment. Et il me le dit régulièrement”.
“C'est ça qui est beau quand on a un métier passion comme moi, c’est qu’on ne travaille jamais. On aime tellement ce qu’on fait”
Avant de devenir luthier, Alex-Théo confie qu’il n’avait “aucune expérience dans le travail manuel, je ne savais même pas monter un meuble Ikea, c'est vraiment vous dire. Je me souviens encore très bien quand je commençais à mettre les cordes et que je commençais à entendre les premières notes, il y avait quelque chose d'assez magique là-dedans où, vraiment, je me souviens de la sensation que j'avais de voir qu'en partant, finalement, de planches de bois, on va dire, avec un oeil très amateur, en les assemblant, en travaillant dessus, on finit par avoir quelque chose qui fait de la musique, qui chante, et c'est ça, vraiment, qui m'avait beaucoup ému. J'avais même beaucoup pleuré. Cette émotion-là, je la retrouve presque intacte, si j'ose dire, à chaque fois que je corde un instrument”.
Le métier de Margaux, fleuriste
Le luthier travaille aujourd’hui sur un luth Renaissance. “C'est un jeune musicien qui s'appelle Cillian Royer qui me l’a commandé. Il voulait se faire plaisir, il voulait son premier luth de concert. Il voulait absolument un luth en érable et en noyer bicolore”. “Jeune luthier”, Alex-Théo confie pratiquer des tarifs “très bas”. “Ce luth, par exemple, il est à 2300 euros. Je vais y passer sur le papier 200 heures, dans la réalité, un petit peu plus, parce qu'il y a forcément, quand on fait des étapes, quelque chose qui n’est pas parfait, qui ne va pas, qu'on doit recommencer”. Pour lui, “tout notre travail en tant que luthier, c'est de réussir à s'adapter précisément au bois qu'on a dans les mains. Il y a peu de mots pour décrire ça, c'est vraiment l'expérience, ce qu'on sent quand on touche la table. Nous, on peut aussi essayer d'écouter les modes vibratoires de la table. On essaie de sentir si on sent un son qui est sec, qui est rond. Il n’y a pas un seul instrument qui sonne de la même manière. Tout bois est unique.” Pour lui, un instrument est “vivant”.