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Cette psy suit des auteurs de violences conjugales

Linda Tromeleue est psychologue et prend en charge des conjoints violents pour lutter contre la récidive. Pour Brut., elle explique.
Publié le
15
/
11
/
2022

“L'objectif, c'est toujours la voie de la reconnaissance des faits”


Prévenir la récidive, c'est le travail de Linda Tromeleue, psychologue clinicienne, auprès d'hommes condamnés pour violences conjugales. Pour elle, ce dispositif de prise en charge des auteurs de violences est important pour mieux protéger les compagnes victimes et générer de la prévention. “Un certain nombre de femmes ne peuvent pas se séparer de ces sujets-là, donc un certain nombre sont encore en couple, nous devons absolument faire l'hypothèse que si la violence a déjà existé, elle peut réexister, parce que la violence, c'est souvent quelque chose de continu. Et puis, j'insiste vraiment sur le caractère transgressif, d'infraction: c'est celui qui commet qui est chargé de remédier au problème. D'où la nécessité de les prendre en charge”, explique la psychologue.
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Des auteurs qui minimisent


Selon elle, les profils des hommes en couple violents sont tous différents. “Il y a autant de profils que de personnalités. Tous les âges, tous les milieux sociaux. Plutôt que des profils, il y a des points communs, et les points communs, c'est qu'ils sont très rigides, très centrés sur eux-mêmes, ils ramènent systématiquement les choses à eux-mêmes. Ce sont aussi des sujets qui ont comme caractéristique de renverser les choses. ‘Ce n'est pas moi, c'est l'autre’”, ajoute Linda Tromeleue.
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Elle explique aussi que les hommes se dédouanent beaucoup de leurs actes vis-à-vis de leurs femmes victimes. “Identifier une cause extérieure pour expliquer le recours à la violence, c'est vraiment systématique. C'est l'alcool, ce sont les drogues, ce sont les problèmes au travail avec l'employeur, ce sont les problèmes dans l'éducation des enfants et puis, surtout, c'est le problème du comportement de l'épouse. Ils ne reconnaissent jamais le fait que ça vient de leur intériorité. Ce qu'on observe aussi dans la manière de parler, c'est qu'ils minimisent, ils banalisent, ils dénient, ils cachent un certain nombre d'éléments, ils diluent des choses. Il n'y a pas eu de violences.”
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Prendre conscience pour éviter la récidive


“Au départ, systématiquement, ils sont réfractaires, donc ils ne sont absolument pas réceptifs. Et par les aspects graduels de prise en charge et par aussi un travail tonique et confrontant sur leur communication, c'est-à-dire que les conseillères ou moi nous n'hésitons pas à leur dire qu'ils communiquent de manière ordinaire sur un sujet trop grave, par exemple, ou que là, ils ont botté en touche, par ce travail tonique, on peut augmenter la réceptivité”, détaille-t-elle.
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Le documentaire ‘Combattre leur violence’, disponible ce mercredi 16 novembre sur France 2 à 22h45, suit ce dispositif pionnier mis en place à Cergy par le service pénitentiaire d'insertion et de probation du Val d’Oise. “L'objectif, c'est toujours la voie de la reconnaissance des faits qui ont été commis, la voie de la responsabilisation, donc la prévention de la récidive. Ça doit s’associer à d'autres types de prises en charge. Parce que la fin de ce dispositif-là ne signifie pas la fin de leur problématique. Pour certains, c'est une amorce, c’est-à-dire que c'est une amorce de prise de conscience, de mouvement pour continuer le travail qui a été engagé. Ça ne doit pas nous illusionner, c'est-à-dire que nous devons absolument soutenir ces mouvements-là et, là, l'administration pénitentiaire a sa part à jouer, les psychologues ont leur part à jouer aussi”, conclut Linda Tromeleue
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