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Comment les SDF vivent le confinement

Pendant ce temps-là à Lille, David est SDF, et depuis le début du confinement, il se sent abandonné…
Publié le
18
/
03
/
2020

Le triste sort des personnes sans abri pendant le confinement


Pour eux, aucune mesure n’a été prise, et ils sont laissés à l’abandon. Malgré le danger du Covid-19.


« Un confinement a été fait par l’État. Pour nous, aucun confinement n’a été fait. On est dans la rue, on peut venir et aller là où on veut », témoigne David, SDF à Lille. Depuis le début du confinement pour endiguer l'épidémie de Covid-19, il se sent abandonné. « On ne sait pas ce qu’on va faire. On est nombreux à être à la rue en ce moment. Même le Samu social ne passe plus nous voir. Les pompiers ne prennent pas de nouvelles de nous. De temps en temps la police municipale – ceux qui nous connaissent – nous demande comment on va. Sinon rien. Il n’y a plus de maraude. »


« Nous, on a le droit d’attraper le virus, mais pas eux »


La situation est d’autant plus incompréhensible que la ville de Lille regorge de locaux vacants pour aider les sans-abris. « Ça aurait dû être la priorité de la ville de Lille d’ouvrir… Je ne sais pas, moi. Il y a des logements vacants, des bâtiments à l’abandon. Ne serait-ce qu’une salle de sport, l’ouvrir pour nous. Nous, on a le droit d’attraper le virus, mais pas eux. Même des masques, on ne nous en donne pas. Je ne sais même pas ce que c’est que les symptômes du virus, pour vous dire », déplore David.


« Cette situation impose de nouvelles organisations »


Pour faire face à l’épidémie de Covid-19, les associations qui viennent en aide aux personnes à la rue sont donc en train de se réorganiser. Certains Restos du cœur ont dû fermer, faute de bénévoles. Christophe Robert est le délégué général adjoint de la fondation Abbé Pierre. Pour Brut, il fait le point. « La situation est très difficile, mais les associations, les pouvoirs publics locaux et nationaux sont en train d’y travailler. Cette situation impose de nouvelles organisations, de nouvelles mutualisations, un pilotage local pour pouvoir au mieux assurer la continuité de ces services essentiels pour les personnes les plus fragiles de notre pays. »


Mais rien ne sera possible sans une mobilisation nationale, prévient Christophe Robert. « Nous allons avoir des besoins considérables. Nous sommes en train d’identifier les besoins et d’organiser leur acheminement. Dans les heures qui viennent, nous allons faire des appels. Vous pouvez compter sur nous, on ne lâchera pas ! Restez connectés avec nos sites et nos réseaux sociaux. Et le don financier est possible. »