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Depuis 1950 en Europe, il n’y a quasiment pas eu d’attaques de loups
“Le loup, aujourd’hui, il a des représentations un peu plus positives que par le passé, même si tous les jours on continue de perpétuer les stéréotypes associés à la peur du loup. On voit des campagnes par exemple contre le harcèlement sexuel qui, pour prédateur sexuel, utilise l’image du loup”, explique Ugo Arbieu, chercheur en socio-écologie à l’université de Paris-Saclay.
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Dès la Préhistoire, certains chasseurs-cueilleurs voient le loup comme un modèle pour la chasse. Un long processus de domestication aboutit à l'apparition du chien, une espèce très importante pour l'homme, notamment pour la protection des élevages. Dans l’Antiquité, le loup est déjà représenté comme un prédateur dangereux, mais plusieurs mythologies l’utilisent pour incarner la fertilité, le courage ou encore la puissance. Parmi les loups connus, il y a notamment la louve qui a élevé Romulus et Rémus, les fondateurs de Rome.
“Le loup a été le prédateur peut-être le plus à succès, puisqu’il couvre pratiquement tout l’hémisphère nord. Donc on le retrouve dans les cultures celtes, les cultures scandinaves, les cultures amérindiennes, etc.” précise le chercheur. Au Moyen Âge, plusieurs périodes sont propices au développement de la peur du loup. “Il y a le terreau de ce qui deviendra une image vraiment négative de l’image du loup, par des représentations, que ce soit sur les vitraux des églises, dans les contes pour enfants, on a tous en tête l’image du Petit chaperon rouge, etc. On a des conditions qui favorisent les attaques sur les humains et plus seulement sur le bétail” ajoute Ugo Arbieu.
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Plus de 5400 personnes attaquées par des loups
Les guerres, les famines ou les épidémies multiplient les cadavres, qui attirent les loups. Il y a aussi moins de bras pour garder le bétail, entretenir les terres et chasser les loups. A cette époque, le christianisme donne aux loups des traits particulièrement angoissants. Mais certaines représentations valorisantes du loup perdurent cependant. “On le trouve notamment dans des blasons de certaines familles, qui montrent qu’il y a toujours des traits de puissance, de charisme, qui sont encore associés à l’animal”.
Entre la fin du Moyen Âge et l’aube du 20e siècle, on recense plus de 5400 personnes attaquées par des loups, soit affamés, soit atteints de la rage. Ces attaques sont irrégulières et peu nombreuses par rapport à la population totale, mais elles font beaucoup parler. C’est notamment le cas entre 1764 et 1767 en Lozère. En 3 ans, la “Bête du Gévaudan” fait une centaine de victimes.
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“C’est un animal qui selon les témoignages est décrit de manière vraiment différente. On attribue à cet animal des traits de la hyène, donc on crée véritablement un monstre, un monstre qui dépasse les frontières puisqu’on en parle dans les différents pays adjacents” décrit le chercheur.
128 meutes ont été recensées en France en 2021
Au 18e siècle, on compte encore 10 000 à 20 000 loups en France pour 28 millions d’habitants. Après la Révolution, le nombre de personnes dévorées diminue, mais des attaques de loups enragés sont encore régulièrement médiatisées. “Au fur et à mesure des années, on va donc mettre en place des systèmes visant à l’éradication du loup. Ça va donc se poursuivre jusqu’au début du 20e siècle, où le loup disparaît officiellement de France aux alentours des années 1930”.
En 1992, quand le loup revient naturellement dans le Mercantour depuis l’Italie, son image a changé. “C’est le magazine Terre Sauvage qui l’annonce, avec un titre évocateur de “bienvenue”. On voit là donc un contexte favorable au retour du loup, favorisé notamment par des politiques de soutien à la biodiversité. Il agit comme une forme de symbole des mouvements écologistes de la fin du 20e siècle. Aujourd’hui, l’image du loup qui fait peur et qui peut s’en prendre à l’homme, elle est un peu en décalage avec les faits. Depuis 1950 en Europe, il n’y a quasiment pas eu d’attaques de loups et surtout, il n’y a plus de rage, et notamment en France, qui permettait de favoriser ces attaques-là”. À la fin de l’été 2021, l’Office Français de la Biodiversité recensait 128 meutes en France.
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