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"Fermez bien vos sacs" : des éboueurs témoignent
Pas de confinement pour les éboueurs
On en parle peu, et pourtant, ils sont en première ligne face au Covid-19. Brut les a rencontrés.
« On est exposés aux déchets : déchets organiques, cartons, déchets de tous types. On sait que le virus peut rester sur les déchets, donc on est exposés », déplore Hamid, éboueur à Paris. Si les conditions de transmission du Covid-19 restent incertaines, on sait que le virus peut résister plusieurs jours sur certaines surfaces inertes. C’est ce qui inquiète Hamid.`
« Je ne sais pas si j’ai peur »
« J’ai des gants. J’ai des sous-gants, j’ai un masque. Après voilà, j’ai mes affaires habituelles que je change régulièrement pour éviter, si virus il y a, de le garder sur moi », témoigne-t-il. « Quand on fait les gestes qu’il faut et quand on prend nos précautions, logiquement, il n’y a pas de raison. Je ne sais pas si j’ai peur. Moi, je vais au travail, je fais ce que j’ai à faire et puis... il faut se protéger, quoi. Il faut se protéger parce qu’on ne sait jamais. »
Pour les éboueur, impossible d’arrêter de travailler, au risque d’aggraver la situation sanitaire. « Si on ne ramasse pas les poubelles, qui dit poubelles dit saleté, qui dit saletés dit rats, dit microbes. Niveau hygiène, c’est pas bon. C’est très important de ramasser les poubelles tous les jours à Paris. Surtout en ce moment », explique Steve, chauffeur-éboueur à Paris.
Tous les éboueurs n'ont pas accès aux masques et au gel hydroalcoolique
En France, tous les éboueurs n'ont pas accès aux masques et au gel hydroalcoolique. Certains ont donc fait valoir leur droit de retrait, et la mairie de Paris a réduit leur temps de travail pour limiter l'exposition au virus. Mais ces mesures restent insuffisantes pour plusieurs d’entre eux. « On se marche tous dessus. Les vestiaires, tout le monde est l’un à côté de l’autre, c’est des petits casiers. On est à l’étroit : pour respecter les distances de sécurité, ça laisse à désirer », assure Benoit, éboueur à Paris
Benoit regrette par ailleurs que les risques que prend sa profession soient sous-médiatisés. « Sur les réseaux sociaux, on parle des médecins, c’est normal. Mais les éboueurs, les employés de stations-services, les caissiers, on n’en parle pas beaucoup. Quand ça ne se voit pas, personne ne pense à nous. Si on fait grève et que les ordures s’amoncellent, là, on pense à nous. »