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Haytham Al-Sayed, réfugié syrien, raconte sa nouvelle vie en France

"Je me suis habitué à la mort." Haytham Al-Sayed a vécu l'horreur de la guerre civile en Syrie. Réfugié en France depuis trois ans, il a construit une nouvelle vie. Et il a un message à faire passer.
Publié le
29
/
07
/
2018

Haytham Al-Sayed, réfugié syrien, raconte sa vie en France


Il a fui la guerre et la mort et tente de se reconstruire. Brut l’a rencontré.


Sur sa carte d’identité, il est décrit comme est réfugié, puis syrien. Haytham Al-Sayed a 23 ans. Il a quitté la guerre et sa Syrie natale il y a plus de quatre ans. Aujourd’hui, il travaille dans une association qui crée du lien entre les réfugiés et leur société d’accueil. C’est grâce à un visa obtenu pour des études qu’Haytham a pu venir en France. Il raconte.


« Tu as ta famille, toute ta vie, tu mets ça de côté »


 
Je peux dire que je me suis habitué à la mort. Ça peut parfois être un peu bizarre pour quelqu’un si je lui souris dans la rue sans raison, mais moi, j’ai vu des scènes de… Peut-être que moi, j’ai vu des scènes comme dans des films, et je me suis dit : « J’en ai marre, je veux des choses plus simples que ça. »
 
Tu as ta famille, toute ta vie, tu mets ça de côté, et tu te dis : « Ok, je vais en construire une nouvelle. » T’es dans un endroit où tu ne connais personne et où c’est tellement probable que tu ne sois considéré comme rien, parce que c’est ce que tu vois à la télé.
 
Si j’ai choisi de travailler chez Singa, c’est que ça a changé ma vie. Par rapport au fait de ne pas être seul, par rapport au fait de rencontrer des gens, par rapport au fait d’apprendre le français. J’aime bien rencontrer de nouvelles personnes et les aider à résoudre des problèmes que j’ai peut-être dépassés.


« Les racistes, j’ai de la peine pour eux »


 
Les migrants sont des peuples, on ne peut pas les mettre dans une seule case. Même au sein d’une famille, on ne peut pas dire que tout le monde est pareil : le père peut être sympa, la mère méchante, le fils malin… Alors tout un peuple, ce n’est pas possible qu’il soit jugé. Ceux qui sont racistes, j’ai de la peine pour eux, franchement, parce que… Imaginer que j’appartiens juste à un groupe, les Syriens, et que les autres sont mes ennemis me procure un sentiment d’insécurité effrayant.
 
J’aime beaucoup la France, en fait. Au début, j’avais du mal à aimer la France, parce que la beauté des endroits est liée aux gens qui de nous. Par exemple, quand on est seuls dans un château, on va avoir l’impression que c’est une prison. Et si on est dans un petit coin avec des gens qu’on aime, qui nous aiment avec qui on rit, on a l’impression que c’est chez nous.