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Ils ont choisi de faire l'école à la maison

Ces familles ont choisi de faire l'école à la maison, une méthode remise en question par le projet de loi contre les séparatismes. Et pour les enfants, voilà ce que ça change…
Publié le
10
/
12
/
2020

Ces familles pratiquent l’école à la maison


Le projet de loi contre les séparatismes prévoit le durcissement des mesures encadrant l’instruction à domicile. Brut a rencontré deux familles adeptes de cette pratique.


Raphaëlle est mère de famille. Depuis plusieurs années, elle pratique l’école à la maison avec ses enfants, Gilléan, Milann, Neela et Noam. « Dans l’instruction en famille (IEF), on cuisine beaucoup. On peut travailler plein de compétences transversales. On peut aborder les proportions, la physique, on travaille sur les matières, le liquide, le solide. Et ça leur apprend à cuisiner aussi, c’est quelque chose qui va faire partie du quotidien et qui les rend autonomes », estime Raphaëlle.


« À l’école, on lit beaucoup moins »


Les familles qui font l’école à la maison créent leurs propres emplois du temps et méthodes pédagogiques. Ce jour-là, des amis de la fratrie participent à l'instruction. Il y a notamment Thalia, une amie de Neela. Sa famille pratiquait également l’école à la maison, mais depuis cette année, elle va à l’école. Et elle remarque les différences.


« À l’école, on lit beaucoup moins. On lit des livres, mais ce n’est pas super intéressant, ce n’est pas nous qui les avons choisis. Et il y a aussi les temps de partage, j’ai l’impression de ne plus rien partager. Avant, je pouvais lire, faire la lecture à ma petite sœur, lui apprendre les maths le temps que maman allait s’occuper ou faire le repas. Les temps de partage, ça manque beaucoup à l’école », confie Thalia.


Les écoles non-adaptées


Pour faire l’instruction à la maison, la famille doit justifier d’un projet pédagogique. Elle est contrôlée plusieurs fois par an par l'Éducation nationale et la mairie. Avec le confinement, de nouvelles familles essaient l’instruction à la maison.


91% des IEF sont organisées par les mères. Emma fait aussi l’école pour ses quatre enfants. Plusieurs d’entre eux ont été diagnostiqués Haut Potentiel et connaissent des troubles de l’attention. Elle adapte donc les cours à leurs particularités. D’après Emma, l’école est incapable de s’adapter aux spécificités de chaque enfant. C’est la raison pour laquelle elle a fait le choix de l’instruction en famille.


« Le matin, ce sont plutôt les matières qui demandent le plus d’énergie intellectuelle. Maths et français, c’est ce qui pompe le plus, au niveau de l’apprentissage. L’après-midi, on est plutôt dans tout ce qui est éveil. De l’histoire, de la géo, des sciences, de la botanique », explique Emma.


Si jusqu’ici, les parents avaient la liberté de choisir l’IEF, le projet de loi contre les séparatismes prévoit de durcir cette pratique, notamment via des autorisations.