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Jeunes profs, ils racontent pourquoi ils sont en colère
“Quand je suis rentré dans ce métier-là, j'étais passionné à fond et maintenant, je me rends compte qu'en fait, il y a de moins en moins de passionnés. Les gens ne veulent plus parce qu'on n'est pas reconnus, parce qu'en plus, on est méprisés tout le temps. Donc oui, je suis jeune prof et déjà en colère. Pour dire !” Aujourd’hui aux côtés d’autres professeurs, Hugo, 28 ans, est venu manifester et exprimer sa colère sur ses mauvaises conditions de travail en tant qu’enseignant. Ce qu’il réclame, ce sont “des moyens de mettre en place ce que l'on veut et des moyens, comme le dit très bien notre nouvelle ministre, de pouvoir remplacer les professeurs qui ne peuvent pas venir à l'école. Et on demande des remplacements parce qu’en fait, plus personne ne veut faire ce métier-là”. S’il continue à tenir et à rester, c’est par passion : “Moi, je fais ça pour les élèves que j'aime, et les enfants en général. C'est ça qui est le plus important, parce que là, c'est pas une guéguerre entre adultes, entre des gouvernements et des enseignants La, on pense aux enfants et c'est la priorité du pays. Ce que le gouvernement ne veut pas entendre visiblement, mais c'est la priorité”.
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“On se dit: L'Éducation nationale coule”
Si Ambra, 24 ans, “adore” aussi être prof, elle déplore aussi elle aussi les mauvaises conditions de travail : “Actuellement, avec les conditions, on ne s'attend pas à ce monde-là quand on arrive dans le monde des profs. On se dit: "L'Éducation nationale coule." On manque de CPE, de surveillants, ce qui fait que nos conditions de travail se dégradent totalement. Et ce qui engendre également une dégradation des conditions d'apprentissage pour nos élèves”. Souleymane, 23 ans, est assistant d’éducation. Il témoigne : “On nous demande beaucoup de choses. Le salaire ne va pas avec. On fait beaucoup d'heures malheureusement et en fait, on n'arrive plus à gérer. Ça commence à être infernal. Donc aujourd'hui, on est descendus dans la rue pour montrer que nous aussi, les AED, on est dans le système scolaire, on est là justement pour aider les élèves. Mais on nous demande beaucoup trop et on n'a pas le temps de faire tout ça”.
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“On se sent déconsidérés et démunis”
Compte tenu des conditions qui se sont dégradées ces dernières années, pour Victoria-Lynn, 25 ans, il est clair qu’aujourd’hui “être professeur, c'est une vocation. Il n'y a plus trop d'autres attractivités externes, il n'y a plus de prestige social, il n'y a plus de prestige économique à devenir enseignant. Donc sans la vocation, je pense qu'aujourd'hui, personne ne devient prof. Il faut savoir que dans le lycée où on travaille, il y a à peu près 800 élèves, et pour 800 élèves, on a le droit qu'à cinq AED, donc des surveillants. C'est inadmissible, d'autant plus que ces AED sont pour une partie d'entre eux à mi-temps. Donc je vous laisse imaginer les problèmes de surveillance et les problèmes d'accompagnement des élèves qu'on peut avoir. Il y a qu'un seul CPE, il est débordé, le pauvre, il est au bord du burn out. On aurait besoin de moyens au moins, ne serait-ce que pour améliorer les taux de surveillance dans les établissements”.
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Manon, 26 ans, elle aussi jeune enseignante, explique que l’année dernière, elle était “sur trois classes différentes. J'ai passé une super année. Mais, pour débuter, ce n'est pas des conditions forcément favorables. Ce qu'on réclame, c'est des moyens supplémentaires pour l'école, pour nos élèves, pour des ouvertures de classes, des classes moins chargées en élèves. Moi, je considère que je ne peux pas faire mon métier correctement quand j'ai 28 élèves en maternelle, 27 élèves en maternelle…” Mathilde, 25 ans, est en éducation prioritaire : “Là, on est à plus de 27, parfois, élèves par classe dans certains niveaux. On nous annonce finalement des réformes qui vont stigmatiser des élèves, qui vont empêcher une bonne inclusion. Pareil on nous demande l’inclusion qui est une bonne idée mais on ne nous donne pas les moyens de le faire, donc on se sent un petit peu... voilà, déconsidérés, démunis”.
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