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L'association Coexister démonte les préjugés sur les religions
L'association Coexister lutte contre les préjugés sur les religions
Dans les écoles, les membres de l’association vont à la rencontre des élèves pour essayer de leur faire comprendre comment les stéréotypes sont nés au sein de la société.
« Notre travail, c'est d'essayer de comprendre comment le préjugé est né dans la société, dans la culture, dans les associations spontanées, d'en expliquer l'histoire et de la déconstruire. Nous réfléchissons ensuite avec les élèves sur la façon de faire disparaître ce préjugé », explique Samuel Grzybowski, cofondateur de Coexister. Cette association multiconfessionnelle et multispirituelle se rend régulièrement dans les écoles pour sensibiliser les élèves.
En France, un cas d'agression physique ou d'assassinat sur une personne juive presque chaque année
Et un des préjugés les plus prégnants, c’est celui des juifs et de l’argent. « Les juifs étaient banquiers, analyse une membre de Coexister devant une classe de lycéens. « Ça remonte à l'époque du Moyen-Âge. Gérer l'argent, c'était aux juifs de le faire puisque l'argent était vu comme sale ou pas bien. »
Une fois le contexte historique replacé, les bénévoles expliquent en quoi les stéréotypes sont dangereux, voire meurtriers. « Depuis plusieurs années, presque chaque année, on a un cas d'agression physique ou d'assassinat sur une personne juive parce qu'elle est supposée riche par ses agresseurs », ajoute Samuel Grzybowski.
0,5 % de la population française est juive mais ils concentrent 69 % des actes de racisme liés à une religion
Il rappelle alors aux adolescents l’assassinat et la séquestration d’llan Halimi. « Il a été torturé pendant 24 jours par une équipe d'agresseurs, pas très loin d'ici, parce qu'ils pensaient qu'il avait de l'argent. Il devait appeler chaque jour sa mère au téléphone jusqu'à ce qu'il meure. Mais il n'a jamais été possible pour la famille de payer parce qu'elle n'était pas riche. Et même s'il l'avait été, il a subi ça parce qu'il était supposément riche. »
Viennent ensuite les statistiques. « Les juifs ont peu moyen de se défendre sur ce préjugé parce qu'ils sont extrêmement peu nombreux, note Samuel Grzybowski. On estime qu'il y a 0,5 % de la population française qui est juive. Donc moins de 1 %. Et pourtant, bien qu'ils fassent partie de 0,5 % de la population française, ils concentrent à eux seuls 69 % des actes de racisme liés à une religion. »
Dans le monde, seuls 23 % des musulmans sont arabes
Le cofondateur de Coexister l’admet : étant donné qu’il y a très peu de juifs en France, il existe peu d’opportunités d’avoir une conversation franche, simple et amicale avec une personne de confession juive. « C'est une surprise et une découverte pour les élèves qui n'ont jamais pu être confrontés à cette différence-là dans leur quotidien », constate Samuel Grzybowski. D’où l’importance de faire venir l’association dans les classes.
Chez Coexister, on retrouve des personnes de toute confession, mais aussi des athées et des agnostiques. Et le dialogue s’ouvre sur chaque religion. Quand vient la question de l’islam, les élèves sont tout aussi perdus que pour le judaïsme. « Combien de musulmans sont arabes dans le monde ? » demande l’intervenante. Les mauvaises réponses fusent. « 23 ! Il y en a 23, corrige Samuel Grzybowski. Et le premier pays musulman en Asie, c'est lequel ? Indonésie. »
Enfin, les deux bénévoles abordent la question de la chrétienté. « Pourquoi on associe les chrétiens à "riches" et "coincés"? » demande Samuel Grzybowski. « À cause de la quête », lui répond une élève, blagueuse. Elle est très vite remise dans le droit chemin. « Il y a des chrétiens dans toutes les catégories sociales et dans tous les pays. Et il y a plein de gens de CSP supérieures, voire des fortunes françaises ou des millionnaires, qui ne sont pas chrétiens bien sûr. »