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Laura a créé une maison de retraite chez elle
“Ici, on vit tous ensemble, c'est le but de la famille d'accueil”
“J'ai été animatrice en Ehpad pendant trois ans et moi, j'avais envie de créer un lieu de vie pour personnes âgées, de trouver un intermédiaire à ces Ehpad qui sont beaucoup trop gros et où on n'a pas vraiment le temps de prendre soin des personnes qui qui sont là, qui ont passé toute leur vie à travailler.” Afin de trouver une alternative à ces structures, Laura Evrard a décidé de devenir famille d'accueil pour personnes âgées. “Ici, on vit tous ensemble. C'est le but de la famille d'accueil”, explique-t-elle. Elle les accueille chez elle, avec sa famille, dans sa maison en Haute-Vienne.
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“Mon plus gros avantage, c’est pouvoir voir grandir mes enfants tout en travaillant”
“On prend les repas en commun. C'est vraiment la vie de famille, ils vivent avec nous. Après, moi, j'ai mon espace privé. J'ai un autre salon de l'autre côté pour être avec mes enfants, parce que la famille d'accueil, oui, c'est du H24. On est tous ensemble, on partage notre vie avec eux, parce que c'est le but”, décrit Laura. Cependant, elle tient malgré tout à avoir des moments privés. “À 19h30, tout le monde sait que c'est pour mes enfants, ma famille, pour moi et que moi aussi, j'ai le droit de faire 'stop', même si je suis chez moi et que c'est du H24.”
Son job : accompagner les personnes âgées qui font leurs courses
Ces enfants apprécient que ces personnes vivent également ici, notamment Hugo, le fils de Laura. “Il fait les 400 coups avec François. J'ai une vidéo où François a accroché derrière son fauteuil électrique le tracteur des enfants avec la remorque, et il faisait tout le tour dehors avec les enfants comme ça”, sourit-elle. “Il faut bien les occuper”, répond François. Elle tenait à ce que ces enfants soient partants dans le projet. “Je leur ai expliqué que j'allais faire famille d'accueil, que j'allais accueillir des personnes, mais que si ça se passait mal ou si ça allait pas avec telle ou telle personne, voilà, que rien n'était figé. Que l'on pouvait discuter, qu'il fallait un temps d'adaptation, que ce soit pour la personne qui arrive, parce que la personne qui arrive est aussi en perte de repères, parce qu’elle quitte son domicile ou l'hôpital ou l'Ehpad.”
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“C’est beaucoup plus agréable et enrichissant”
“La famille d'accueil, c'est aussi le maintien de l'autonomie. Quand on voit François, quand il est arrivé et quand on voit François maintenant, tout le monde me dit ‘il est méconnaissable’. Yvette aussi. Yvette a pris en agilité”, décrit Laura. Yvette, de son côté, préfère être ici qu’en Ephad. “C’est familial, c’est beaucoup plus agréable et enrichissant, parce qu’il y a le sourire des enfants, et puis on plaisante, vous savez.”
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“L’accueil familial, ça a quand même ses limites”, avoue Laura. Pour elle, les structures adaptées dans les Ehpad restent nécessaires pour un meilleur accompagnement de certaines personnes. “Je vais accueillir jusqu'à la fin de vie si j'ai les capacités et les ressources pour arriver à le faire. Après, il y a une différence entre accompagner jusqu'à la fin de vie et avoir une personne qui, de par ses troubles du comportement et de sa maladie, va se mettre en danger le jour, la nuit, où là, ça nécessite un accompagnement dans des structures protégées, des structures fermées."
Chaque semaine, Jelly, 83 ans, et Myriam, 30 ans, se baladent ensemble