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Laurette, 27 ans, ressuscite la boulangerie de son village
“C'est comme si c'était un jeu géant tout le temps. Des gros jouets, tu vois, des grosses pelles”. Laurette a 27 ans. Elle est boulangère dans le village de Coësmes en Bretagne. Cette boulangerie avait disparu depuis 5 ans. La jeune femme a décidé de l’ouvrir pour le plus grand bonheur des 1500 habitants. “Ce que j'aime le plus dans ce métier-là, en vrai, c'est transmettre, c'est d'avoir des gens à la boulangerie pour expliquer ce que je fais. Les gens comprennent que le pain, c'est pas juste le produit final, il y a aussi du boulot derrière. Ma récompense de la journée, c'est vraiment la vente. Quand tu discutes avec les gens, qu'ils te racontent leur vie, qu'ils te donnent des conseils, des encouragements. Mais ma vraie récompense, ce serait que les gens se posent dehors, à discuter entre eux, vraiment” explique Laurette.
Ils se battent pour que leur boulanger ne soit pas expulsé
“Quand je suis arrivée, la mairie a fait : "Oui, viens, s'il te plaît, on n'a plus de boulanger. Du coup, j'ai fait : "Pas de problème, j'arrive."
Rouvrir il y a trois ans ce point de vente est apparu comme une évidence pour Laurette. “C'est important, une boulangerie, parce que déjà, pour les petits vieux, aller chercher leur pain, prendre la voiture, c'est pas toujours évident. Après, même pas que les petits vieux, c'est quand même cool d'avoir du commerce de proximité pour que les gens puissent acheter du pain. Ce dont on se rend compte le plus, c'est qu’à la campagne, c’est l'isolement qui crée le plus de dégâts. Donc une boulangerie, ça fait partie des lieux de vie où on se retrouve autour d'un produit qui est chouette. Parce que le pain, c'est un truc de partage. En plus, ça sert à tous les repas. En France, un repas sans pain, c'est quand même assez rare”.
Avec Benoît et sa boulangerie sur une île
La mairie a accompagné Laurette dans son projet. “C'est la mairie qui a fait les travaux dans le local, donc ils ont payé, dans le sens où ils ont tout remis à jour, alors que c'était une réserve” décrit la boulangère. “On a du mal à garder nos petits commerces, donc l'idée, c'était d'accompagner quelqu'un qui voulait se lancer. C'est pour ça qu'on a investi dans l'outil de production, qui était l'outil le plus cher, on le sait, dans le matériel, parce que là, on est à plus de 30 000 euros pour le four à lui tout seul. Et puis, on savait aussi qu'il fallait soulager en termes de loyer le boulanger ou la boulangère qui se lancerait” ajoute Luc Gallard, maire de Coësmes.
Il réaménage sa boulangerie pour réembaucher son employé accidenté
Ancienne étudiante à Rennes de philosophie, et comédienne, Laurette a travaillé en boulangerie pendant des jobs d’été “avec un paysan-boulanger pour faire du pain au levain au four à bois. C’était trop cool. Et donc, en emménageant à Coësmes, comme il n'y avait plus de boulangerie depuis... Ben, à l'époque, 2 ans, maintenant 5, je me suis fait : "Eh! Il y a peut-être un truc à faire.” La boulangère de 27 heures s’est fixée des semaines de 50 heures. “C'est déjà énorme, mais le but, c'est d'essayer d'être le plus efficace une qualité de vie, d'autres projets à côté”. Tous les ingrédients qu’elle utilise sont locaux, “des fermes, des producteurs”.
Ces boulangers font leur pain de A à Z et évitent l'inflation