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Le discours de Nathalie Colin-Oesterlé au Parlement européen sur les violences faites aux femmes

"Aujourd'hui, alors que sept femmes meurent encore chaque jour sous les coups de leur conjoint, où en sommes-nous ?" Il y a près d'un an, un projet de loi européenne visant à lutter contre les violences faites aux femmes était lancé. Depuis, les espoirs sont balayés par les nombreux refus des différents pays et dirigeants. La députée européenne Nathalie Colin-Oesterlé exprime son inquiétude et refuse "une loi au rabais".
Publié le
23
/
11
/
2023

“Il y a un an, dans ce même hémicycle, pour la même Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, tous les espoirs étaient permis. Nous étions au travail pour proposer la toute première loi européenne visant à lutter contre les violences faites aux femmes et les violences conjugales. Aujourd'hui, alors que sept femmes meurent encore chaque jour sous les coups de leur conjoint, où en sommes-nous ? Des négociations houleuses sont en cours entre le Parlement et les représentants des États membres réunis au Conseil. Là où le Parlement a été ambitieux, les États membres bloquent, voire reculent. La France fait partie de ceux-là”. Le 23 novembre 2023, la députée européenne Nathalie Colin-Oesterlé s’est exprimée sur un inquiétude concernant le projet de loi bloqué.

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Les États membres ont tout simplement supprimé le viol du texte”


Sur le viol, dont 100 000 femmes sont victimes chaque année dans l'Union européenne, la définition proposée par le Parlement européen et la Commission est claire : un rapport sexuel sans consentement est un viol. Les États membres n'ont même pas tenté de proposer une définition alternative, ils ont tout simplement supprimé le viol du texte. Ni définition commune, ni sanction commune, ni protection commune. Autres exemples : sur les mariages forcés, le Parlement a souhaité qu'ils soient également punis dans l'ensemble de l'Union européenne. Là encore, les États membres ne souhaitent pas les pénaliser. Sur les refuges pour héberger les femmes victimes de violences, le Parlement a souhaité augmenter leur nombre en instaurant un quota d'hébergement par nombre d'habitants. Avec cette proposition, le nombre de places en France augmenterait de presque 70 %. Une avancée encore. Pourtant, le Conseil n'en veut pas” a déploré la députée européenne Nathalie Colin-Oesterlé. 

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“Assez de paroles, il est temps de passer aux actes”


Sur les moyens mis en place pour protéger les victimes, le Parlement a proposé des outils technologiques comme les bracelets électroniques, téléphones grave danger afin qu'ils soient utilisés par les États membres pour surveiller les auteurs de violences et assurer qu'ils ne s'approchent plus de leurs victimes. Une proposition de bon sens. Pourtant, le Conseil ne le souhaite pas. Enfin, sur le harcèlement sexuel au travail, le Parlement a demandé que ces comportements, dont sont victimes encore trop de femmes, soient incriminés. Une mesure essentielle. Là non plus, le Conseil ne souhaite pas l'inclure dans le texte” a ajouté la députée Nathalie Colin-Oesterlé, détaillant les mesures que le Conseil européen ne souhaite pas intégrer dans le texte législatif. 

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Alors, la directive de lutte contre les violences faites aux femmes, ça ne peut pas être une déclaration d'intention. Elle doit mettre en place des mesures concrètes pour protéger les femmes victimes. Nous ne pouvons continuer à débattre chaque année ici, dans cet hémicycle, à l'occasion de la journée internationale, si nous n'agissons pas. Assez de paroles, il est temps de passer aux actes. Alors on dit que l'Europe n'avance pas, ce n'est pas l'Europe, ce n'est pas le Parlement. Ce sont les chefs d'État et de gouvernement réunis en conseil qui bloquent et refusent d'avancer par manque de volonté politique. Et non, nous n'accepterons pas une loi au rabais. Je vous remercie” a déclaré la députée européenne.

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