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Le télescope James Webb expliqué par Christophe Galfard

"Ces images transforment la vision de qui nous sommes et de notre position dans le cosmos." Et ces images, on les doit au télescope spatial James Webb, le plus puissant de tous. Un objet de rêve pour les astrophysiciens et surtout un outil unique pour observer ce que l'on n'avait encore jamais vu. Christophe Galfard nous raconte ses secrets.
Publié le
10
/
01
/
2024

Le télescope spatial James Webb est le plus gros et le plus puissant jamais envoyé dans l’espace. Il a été construit pour voir l’invisible” explique Christophe Galfard, astrophysicien. S’il a été développé c’est pour répondre à un besoin d’exploration encore plus poussé : “Le télescope James Webb nous permet de voir l'univers ultra profond. (...) Il y a des signaux dans notre univers qui sont envoyés du fin fond du temps et de l'espace que nos yeux ne perçoivent pas et qui nous permettent de répondre à des questions fondamentales sur nos origines, sur l'histoire même de l'espace et du temps”. 

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“On pourrait avoir des découvertes phénoménales tous les mois, peut-être, même”


L’astrophysicien rappelle que si “cela fait à peu près 100 ans qu’on a des télescopes qui nous permettent de voir bien plus que nos yeux”, et qu’il y a “quelques dizaines d’années”, le télescope Hubble a permis de “nous montrer notre univers tel qu’on ne l’avait jamais vu”, “depuis un an et demi, on vient d’accéder à la génération d’après” avec le télescope spatial James Webb “qui est 100 fois plus puissant que tous les autres quasiment réunis”. Le télescope spatial James Webb a été envoyé dans l’espace le 25 décembre 2021 par une fusée Ariane 5. “Il a voyagé pendant des mois pour arriver à son emplacement final, qui est à environ 1,5 million de kilomètres de la Terre, un point très spécial, qui s'appelle un point de Lagrange, qui suit la Terre autour du Soleil dans son orbite” précise Christophe Galfard. 

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“Cela permet de voir l'enfance de notre univers, qui est devenue invisible


Le télescope spatial James Webb permet de voir l’infrarouge. “L’infrarouge, c'est, dans un arc-en-ciel, ce qu’il y a juste après le rouge. On ne le voit pas avec nos yeux et pourtant, il est là”. L’astrophysicien explique qu’il y a trois raisons à regarder l’infrarouge. La première est que “cela permet de voir l'enfance de notre univers, qui est devenue invisible”. La seconde raison est que “l'infrarouge permet de voir à travers la poussière. Donc on peut aller plonger dans des endroits, voir par exemple des naissances d'étoiles, des naissances de planètes, des trous noirs”. Troisième raison : “Grâce à l'infrarouge, on peut détecter certains composés, certaines molécules dans l'atmosphère de planètes lointaines, on peut déterminer de quoi sont faites les atmosphères des planètes lointaines et donc, peut-être, essayer d'y trouver des traces de vie”. 

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Il y a quelques centaines d'années, on imaginait que la Terre était unique, qu'il n'y avait qu'ici qu'il y avait de la vie, qu'on était spéciaux. Aujourd'hui, on sait que ce n'est pas du tout le cas. On connaît plus de 5000 autres mondes, déjà, qu'on a découverts depuis quelques décennies, et on estime qu'il y en a probablement des milliers de millions de milliards dans notre univers. Donc on est vraiment au tout début d'une ère dans laquelle je ne vois pas comment on pourrait ne pas avoir des découvertes phénoménales tous les ans, tous les mois, peut-être, même” conclut Christophe Galfard. 

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