Léa et Justine, la vie d'ado sur une île de 200 habitants

"J'aimerais juste voir ce que ça fait, en fait, l'adolescence 'normale' des autres. Parce qu'ici on est que 3." L'île de Sein c'est près de 200 habitants, et parmi eux Léa, bientôt 15 ans et Justine, 13 ans. Deux sœurs qui vivent sur cette petite île au large de la Bretagne depuis toujours. Entre l'école où ils sont 10 élèves, les touristes et les amis sur Internet… la vie d'ados sur l'île de Sein, ça ressemble à ça.
Publié le
24/6/2024
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Grandir sur une île, une enfance pas comme les autres


Pour Léa et Justine, deux sœurs adolescentes, vivre sur l'île de Sein, c'est un peu comme vivre dans un petit village au milieu de l'eau. "Notre famille est ici, notre enfance est ici", expliquent-elles. Quand on leur demande si elles se voient y passer toute leur vie, elles répondent: "Ouais. Peut-être une moitié de l'année ici, l'autre moitié ailleurs".

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Leur quotidien est rythmé par l'école, où elles ne sont que 10 élèves au total, dont 7 à l'école primaire et 3 au collège. Léa, en classe de 3ème, est la seule de son niveau. Les cours sont assurés par des professeurs itinérants qui font la navette en bateau, comme Julien Marzin, qui enseigne les SVT, le sport et les arts plastiques. "C'est du cousu main, puisque c'est des tout petits effectifs", souligne-t-il. "Y a pas de sonnerie, y a pas de CPE, ça nous met dans un rapport qui est différent avec les élèves, un rapport très proche."

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Une adolescence entre copines virtuelles et balades nocturnes


Pour pallier le manque de camarades de leur âge, Léa et Justine se sont fait des amies sur les réseaux sociaux. "C'est plus des vrais amis que je me fais sur internet", confie Léa. "J'avais fait une petite vidéo pour présenter un peu ma personnalité et dans les commentaires, il y a une fille au hasard qui a dit 'Moi c'est pareil, vas-y, on devient amies'. On a commencé à parler, on s'est bien entendues et maintenant, on est meilleures amies. Et elle est en Pologne."

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Parmi les bons côtés de la vie sur l'île, les deux sœurs citent la possibilité d'aller se baigner quand elles veulent, les endroits tranquilles loin des touristes, et surtout les balades nocturnes. "Dès que j'étais en CP, je pouvais aller me balader comme ça", raconte Justine. "Après, les balades nocturnes, c'était vers le début du collège, vers 11 ans, j'avais le droit."


L'avenir entre lycée sur le continent et inquiétudes climatiques


L'an prochain, Léa quittera l'île pour aller au lycée à Quimper, en internat. Un changement qui l'angoisse un peu. "Dans le lycée où je vais aller, il y a un peu trois fois la population de l'île entière, ça va être un peu beaucoup d'un coup", commente-t-elle. Mais elle a aussi hâte de découvrir "l'adolescence normale des autres".

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Au-delà de leur avenir personnel, Léa et Justine s'inquiètent aussi pour le futur de leur île, menacée par le réchauffement climatique et la montée des eaux. "Pour les gens qui habitent ici, les souvenirs, tout ça... Si l'île disparaît, ce serait quand même vachement triste", soupire Léa. Avant de plaisanter : "Moi, je dis, on fait un dôme autour de l'île pour pas qu'elle disparaisse. En vrai, c'est beau, quand même. Moi, j'adore cet endroit!"

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La vie sur l'île de Sein, malgré son isolement au large de la Bretagne, permet à Léa et Justine de vivre une adolescence relativement normale. Comme le souligne Justine dans la vidéo, “on fait les mêmes choses que les ados du continent, mais à notre échelle". Les deux sœurs profitent des activités de plein air qu'offre ce cadre insulaire préservé, entre balades sur les sentiers côtiers, après-midis à la plage et sorties en mer. Elles restent connectées à leurs amis et au monde extérieur grâce à Internet et aux réseaux sociaux.


L'insularité façonne malgré tout leur quotidien et leurs perspectives d'avenir. Avec seulement 200 habitants permanents, dont une trentaine d'adolescents selon Léa, le choix des fréquentations est limité. Les deux sœurs doivent aussi composer avec le regard bienveillant mais constant de la communauté insulaire. Surtout, elles savent qu'elles devront un jour quitter leur île pour poursuivre leurs études et construire leur vie d'adulte sur le continent. Une perspective excitante mais qui suscite aussi des inquiétudes, tant leur attachement à Sein et à son mode de vie unique est fort.