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Les jours d'après : l'Après M à Marseille
“Nous, on dit : ‘Comme vous êtes, vous venez.’”
“Quand on vient se restaurer chez nous, à L'Après M, on n'achète pas un simple burger.” À Marseille, le fast-food l’Après M sort du commun de la restauration rapide. Installé dans les locaux d’un ancien McDonald’s fermé, des bénévoles l’ont transformé en centre de distributions alimentaires en 2020. Aujourd’hui, l’Après M est devenu un fast-social-food avec sa propre marque. Tous leurs bénéfices servent à financer des colis alimentaires qu’ils distribuent pour les personnes dans le besoin.
L'après M est un ancien McDonald's transformé en lieu dédié à la solidarité
Un centre de distribution
En trois ans, les choses ont bien évolué, comme l’explique Kamel Guemari, militant historique du projet, et ancien directeur adjoint du précédent McDonald’s. “Quand Brut est venu, nous étions pendant le premier confinement, on ne savait pas si on allait continuer à vivre. Le lieu ne nous appartenait pas, appartenait toujours à McDonald's. La mairie, elle a préempté, elle a racheté ce lieu. Nous sommes contents, parce que nous avions à l'époque 4 ordonnances d'expulsion et un ordre de démolition.”
Dans cette épicerie, les clients payent suivant leurs moyens
“On a une file d'attente énorme. Tous les lundis matin, nous recevons à peu près 600 personnes, donc 600 familles qui viennent chez nous”, explique Mohamed Fahem, bénévole et coordinateur des distributions de colis alimentaires. Aujourd’hui, l’enseigne compte 37 salariés faisant tourner les cuisines côté restauration. “McDonald's dit ‘venez comme vous êtes’, nous, on dit : ‘Comme vous êtes, vous venez.’ Parce que l'être est plus important que le paraître”, ajoute Kamel.
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Un burger en forme d’ovni
“Nous avons la gamme classique... Et quand on s'est battus, on s'est battus pour préserver cet outil de travail. Comme nous sommes des extraterrestres, et on a essayé de réfléchir à quoi faire, on ne veut pas ressembler, notre propre marque, notre propre identité, et on a sorti l'Ovni Étoilé. L'Ovni Étoilé, c'est un concept de burger mais qui est scellé et qui ressemble à un ovni.” Cette création fait référence au rappeur marseillais Jul, et son titre “On m’appelle l’ovni”.
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Les salariés apprécient travailler dans ce lieu, comme Hakima. “Les salariés, on fait attention à eux. Ils ont des gens qui s'occupent d'eux pour leurs projets et tout ça. On est loin de l'employeur qui ne voit que le chiffre, qui nous voit comme des machines, comme des pompes à fric. On fait en sorte que cet outil de travail, il apporte beaucoup plus aux autres qu'à nous-mêmes au final.” Rayan est aussi employé : “Ce qu'on fait, on essaye de le faire bien. On essaye de montrer les bonnes choses, d'inculquer des valeurs à certaines personnes. Il y a des jeunes qui n'ont jamais été habitués au milieu du travail, c'est plus le milieu carcéral, donc on essaye de leur donner une deuxième éducation, pas de la street, du monde de l'emploi.”
