On en est où de la répartition des tâches ménagères en France ?

La répartition des tâches ménagères vraiment plus égalitaire qu'avant ? En 2024, les hommes s'occupent deux fois moins des tâches domestiques que les femmes. Le centre d'études démographiques de Barcelone, vient de sortir une enquête sur la répartition des tâches ménagères en Europe, il y a encore du chemin à faire.
Publié le
19/6/2024
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Selon l'enquête menée par le Centre d'études démographiques de Barcelone auprès de 74 000 couples hétérosexuels dans quinze pays européens, les femmes en France accordent en moyenne 206 minutes par jour aux tâches domestiques, tandis que les hommes n'y consacrent que 111 minutes. Cet écart révèle une inégalité persistante dans la répartition des tâches ménagères au sein des couples français. 

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Une femme interrogée lors d’un micro-trottoir à Paris commente : "C'est surtout la femme qui s'occupe des tâches ménagères. Le mari travaillant à l'extérieur, je trouve ça normal." Cependant, d'autres témoignages mettent en évidence une volonté de partage plus équitable : "On fait tout à deux. Monsieur fait la vaisselle, et moi je fais le ménage. Et le repassage."

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La Grèce, pays avec le plus grand écart en Europe


L'enquête révèle que c'est en Grèce que l'écart entre hommes et femmes est le plus important en matière de tâches ménagères. Les femmes grecques passent plus de 4 heures par jour aux courses, à la vaisselle et au ménage, alors que les hommes n'y accordent que 59 minutes. Deux facteurs principaux expliquent cet écart significatif. D'une part, le taux de chômage des femmes en Grèce figure parmi les plus élevés en Europe. D'autre part, selon le SEV (le Medef grec), les femmes continuent de gagner en moyenne 13% de moins que les hommes. Ces inégalités économiques se répercutent sur la répartition des tâches au sein du foyer, les femmes ayant tendance à s'arrêter davantage pour s'occuper de la maison et des enfants.

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En France, les témoignages recueillis mettent en lumière l'impact des habitudes culturelles sur la répartition des tâches ménagères. Une personne interrogée lors du micro-trottoir réalisé à Paris explique : "Je pense que c'est plutôt culturel, que par défaut, la femme a vu aussi la mère ou les tantes faire la même chose. Donc du coup, ce sont des habitudes un peu ancestrales qu'on répète malheureusement." Cependant, une évolution est en cours, notamment avec les nouvelles générations. "On en parle de plus en plus. On a mis en lumière la charge mentale mais il y a encore de l'évolution à venir", souligne une femme interrogée. Un autre témoignage abonde dans ce sens : "Dans les couples qui sont séparés, par exemple, le père est plus présent que ne pouvaient être les pères à notre génération."

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L'éducation joue un rôle clé dans cette évolution. Comme le souligne une personne interrogée : "Déjà, si on a des enfants, il faut impliquer les garçons et ne pas leur dire 'je vais faire à ta place'." En impliquant davantage les garçons dans les tâches ménagères dès le plus jeune âge, il est possible de faire évoluer les mentalités et de tendre vers une répartition plus égalitaire au sein des couples. Malgré une évolution des mentalités et une plus grande participation des hommes aux tâches domestiques ces dernières années, des inégalités persistent au sein des couples français. 

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La crise sanitaire liée au Covid-19 et les périodes de confinement ont mis en lumière ces disparités. Lors du premier confinement au printemps 2020, les femmes ont assumé une part encore plus importante des tâches domestiques et de la garde des enfants, souvent au détriment de leur activité professionnelle. Cette période inédite a ainsi exacerbé les inégalités préexistantes et soulevé la question de la reconnaissance du travail domestique, encore largement invisible et sous-valorisé dans notre société.