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Pas de confinement pour les marins-pêcheurs
Les marins-pêcheurs victimes du confinement
Au Havre, chaque matin à 5h, malgré l’épidémie de Covid-19, ces marins-pêcheurs continuent à sortir pour travailler au large. Brut les a suivis.
Cédric Dyflo, marin-pêcheur, continue de travailler pendant le confinement. Et il a peur. « On risque d’attraper le virus aussi, nous. On prend quand même des risques. Enfin, on est obligés, autrement on ne mange pas. » D’autant que s’il arrête de travailler, Cédric ne touchera pas le chômage.
« Si ça dure des mois comme ça, beaucoup vont mettre la clé sous la porte »
Au Havre, dès 5h du matin et jusqu’à six jours par semaine en fonction de la météo, les marins-pêcheurs partent travailler au large des côtes. Philippe et Cédric ont continué la pêche, mais ils sont nombreux en France à avoir dû arrêter leur activité à cause de la crise. « Il y a des bateaux qui ont navigué quand même un peu, mais avec la crainte de savoir s’ils allaient vendre la pêche ou non. Si ça dure des mois comme ça, beaucoup vont mettre la clé sous la porte », assure Philippe Monnier, marin-pêcheur.
Comme pour de nombreux secteurs agricoles, la fermeture des restaurants, des cantines et de certains marchés a durement touché l’activité des marins-pêcheurs. Certains survivent malgré tout grâce aux clients qui privilégient la vente directe, comme au marché aux poissons du Havre. « Tout reprend petit à petit, tout doucement, avec de la sécurité. Alors pour l’instant, on peut bosser. Tant mieux. On rentre de la mer, on porte tout à l’étal », se rassure Cédric Dyflo.
Depuis le début du confinement, la quantité de poissons a chuté de 62 %
Sa sœur, Laëtitia Dyflo, est vendeuse au marché aux poissons du Havre : « On vend notre pêche. On a la chance que les magasins et grandes surfaces ne soient pas encore livrés en poisson. Ça nous permet de nous faire vivre, et que les gens connaissent un petit peu le coin. » Plusieurs client affirment d’ailleurs venir volontairement acheter leur poisson au marché pour faire vivre les acteurs du Havre.
Mais ce n’est pas le cas partout. Depuis le début du confinement, en France, la quantité de poissons et de coquilles pêchés a chuté de 62 % en moyenne. Quant aux prix de vente à la criée, ils sont inférieurs de 60 % aux prix moyens des trois dernières années. « Le maquereau, c’est 40 centimes. D’habitude il est à un euro. Il ne vaut rien du tout. La plie, c’est pareil. C’est un euro de moins. C’est énorme pour nous. La coquille, on n’en parle même pas. Ils en veulent plus du tout. C’est catastrophique », constate avec effroi André Tesson, pêcheur au Havre.