Toujours plus d’étudiants aux distributions alimentaires

Avec l’inflation, des centaines d'étudiants ont encore besoin des aides alimentaires. Brut était à l’université Rennes 2.
Publié le
24/10/2022
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“Ce n’est pas normal de voir des étudiants qui galèrent à se nourrir”


“C’est complètement intolérable, surtout dans un pays aussi riche que la France que des jeunes puissent vivre dans une précarité aussi grande que ça” explique Erwan, étudiant et membre du syndicat étudiant Union Pirate à Rennes 2. Malgré la fin du Covid, les queues pour les aides alimentaires étudiantes sont encore une réalité en France avec la hausse de l’inflation. “C’est totalement révoltant et ça, ça ne devrait pas être possible. Ça montre qu’il y a un énorme problème de répartition des richesses, un énorme problème d’intéressement aux conditions de la jeunesse. Alors qu’il y a une grande partie des gens qui sont là qui travaillent par exemple, qui sont quand même obligés de venir à des banques alimentaires pour se nourrir correctement, en parallèle de leurs études” ajoute Erwan.
Précarité étudiante : "En un an, il y a rien qui a bougé"


“La file d’attente est bien assez longue et de semaine en semaine, ça ne désemplit pas. La précarité étudiante ne s’arrête pas” précise Marco, également membre de Union Pirate. “Au début, il y avait ce côté impressionnant à voir une telle file d’attente quand on a fait les premières distributions parce qu’on ne s’y attendait pas et j’imagine que personne ne s’attendait à voir autant d’étudiants, qui font la queue, parfois une heure pour une panier de courses. Maintenant, ça n’étonne plus personne parce que la précarité étudiante est un fait” regrette Marco.
Voilà à quoi est dûe la flambée des prix en France


Macha, Evaelle, Anthyme, Manon ou encore Ulysse font partie des étudiants venus aujourd’hui chercher des provisions alimentaires. Boursiers, leur petit job ne leur permet pas toujours de payer à la fois leur loyer et de remplir leur frigo tout au long du mois, dans un contexte où le prix des produits a fortement augmenté. “C’est compliqué c’est de subvenir, de survivre même. Dès le 15 du mois, j’ai presque plus rien sur le compte. Survivre avec 200 balles par mois, c’est de plus en plus compliqué” témoigne Ulysse, qui étudie dans l'établissement rennais. “Je suis pas content d’être là. Y a toujours le petit truc de honte mais bon, on est de plus en plus dans cette situation-là. Et c’est parce que ça devient de plus en plus normal que c’est de moins en moins normal” lance Anthyme, également étudiant.
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