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Un foyer pour accompagner les auteurs de violences conjugales
Le Home des Rosati, un foyer pour les accompagner les conjoints violents
Chaque année, en France, 220 000 femmes sont victimes de violences conjugales et 40 % des auteurs de violences conjugales récidivent. Depuis 2007, plus de 600 hommes ont été placés au Home des Rosati sur décision de justice. À la sortie de ce foyer d’Arras, le taux de récidive est de 13 %.
L’objectif de du Home des Rosati est de permettre aux conjoints violents de prendre conscience des violences qu’ils ont fait subir, mais aussi de les amener à comprendre comment cela est-il arrivé.
Le Home des Rosati est l’une des seules structures de ce type en France, pouvant accueillir jusqu’à 8 hommes, entre 1 et 4 mois. Si les structures comme celles du Home des Rosati sont peu nombreuses, selon la directrice de l’établissement, il s’agit surtout d’un manque de moyens : “C’est vrai que la priorité est donné au financement d’actions qui permettent de protéger les victimes et c’est normal, (...) mais en même temps, il ne faut pas perdre de vue qu’accompagner les auteurs, c’est aussi protéger les victimes puisque ça permet d’éviter la récidive.”
En arrivant au Home des Rosati, les hommes ont des obligations. Résidant sur place, ils ont interdiction d’entrer en contact avec la victime. Selon leur état, ils ont des soins psychologiques, ou encore en addictologie. “Le plus dur, c’est l’éloignement”, confie un conjoint violent, envoyé par tribunal au Home des Rosati pour une durée de 3 mois. Il espère ne jamais recommencer ces erreurs par la suite : “La justice nous a tendu une main. C’était ça, ou la prison. C’est pas compliqué.”
“Pourquoi un homme qui va mettre une gifle va banaliser ?”
L’éloignement imposé par Le Home des Rosati est nécessaire car il permet au conjoint violent de se remettre en question. Pour certains hommes, il y a une nette évolution entre l’arrivée et le départ, notamment en ce qui concerne la réflexion. D’autres préféreront se victimiser : “Mais c’est pas de ma faute, c’est Madame, je lui ai juste tenu le poignet, j’ai rien fait de mal.” Ce sera donc le rôle du personnel médical de les mettre devant leurs responsabilités : “Si vous êtes arrivé ici, c’est qu’il y a eu plus que simplement tenir un poignet.”
D’après la directrice de l’établissement, “il faut pouvoir développer une palette d’outils, une palette de réponses qui permette de répondre à chaque situation”. L’accompagnement et le suivi se terminent lorsque la décision du tribunal est prononcée et consiste à mettre fin à la présence de la personne dans cette structure. Cependant, pour certaines personnes l’accompagnement continue lorsqu’il s’agit d'une séparation, sans oublier la protection des enfants.
Le 25 novembre 2019, le gouvernement a annoncé la volonté la création, dans chaque région, de deux centres similaires à celui d’Arras.