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Vincent vend les produits dont les supermarchés ne veulent pas
Une épicerie qui mise sur les invendus pour lutter contre le gaspillage
C’est le challenge de Vincent Justin, co-fondateur des épiceries « Nous anti-gaspi ». Chaque année en France, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées.
« Notre combat, c’est la lutte contre le gaspillage alimentaire. Quelle que soit l’origine du produit, s’il est bon, s’il est de qualité, s’il est vendable, on le prend et on le propose aux clients qui ont envie, à travers leur acte d’achat, d’avoir un impact positif sur l’environnement », affirme Vincent Justin, co-fondateur des épiceries « Nous anti-gaspi ». Ses oeufs, on ne les trouve pas dans les rayons de supermarchés, pas plus que ses betteraves, ses panais ou ses rutabagas. Dans le magasin de Vincent, on vend des produits, fruits, légumes, oeufs, conserves et viandes censés finir à la poubelle.
Du gagnant pour le producteur, le consommateur et le vendeur
« On trie, c’est chronophage, ça demande plus de temps que pour les magasins habituels, mais ça permet de sauver, par exemple, une palette entière de citrons. Et les clients se retrouvent avec des produits vendus 30 % moins chers. C’est du gagnant pour le producteur, qui peut vendre ses produits alors qu’ils auraient dû être jetés, c’est du gagnant pour le consommateur, qui paie 30 % moins cher, et ça nous permet de développer tout un réseau de magasins où l’impact écologique est réel », ajoute Vincent.
La première épicerie, c’est « Nous anti-gaspi » a ouvert en mai 2018 à Melesse, en Bretagne. Depuis, sept magasins ont suivi. Chaque année en France, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées, soit 30 kg par habitant, dont 7 finissent à la poubelle avant même d’avoir été consommées. « Sur toutes les étiquettes des produits laitiers, on explique la différence entre la DLC et la DLUO : la Date limite de consommation et la Date limite de consommation optimale. La DLC, on n’a pas le droit de vendre un produit après. Par contre, la DLUO, on peut le vendre au-delà et évidemment le consommer au-delà. Par exemple, le riz ou les pâtes c’est six mois, un an après. Le produit est excellent », détaille Vincent.
9 milliards d’oeufs par an en France mis à la poubelle
« Les oeufs trop petits sont jetés : ça représente 9 milliards d’oeufs par an en France mis à la poubelle ! Tous les produits sont calibrés. Il y a des cahiers des charges qui régissent les relations entre les producteurs et les distributeurs. Ces cahiers des charges imposent des formats », ajoute le co-fondateur de « Nous anti-gaspi ».
Comment en est-on arrivé là ? « À partir des années 1970, on a complètement changé de mode de distribution, et l’arrivée des grands hypermarchés a massifié la façon de faire ses achats, notamment l’offre », explique Pascale Hébel, directrice du département consommation au Crédoc. Et en plus des fruits et légumes, tout le reste est devenu très marqueté : on a mis de jolis emballages et ça a été de plus en plus design. À partir des années 2000, on constate que dans la consommation en général, il y a eu une volonté d’avoir plus d’esthétisme. »