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"Fucking bitch" : insultée par un membre du Congrès, Alexandria Ocasio-Cortez répond

Traitée de "fucking bitch" par un membre du Congrès américain qui s'était ensuite "excusé" en citant sa femme et ses filles, Alexandria Ocasio-Cortez n'a pas laissé passer l'occasion pour réagir. Voici sa réponse.
Publié le
23
/
07
/
2020

Alexandria Ocasio-Cortez remet à sa place un élu républicain après une violente insulte misogyne


Ted Yoho, républicain à la Chambre des représentants, a traité AOC de « fucking bitch ». L’élue dénonce une « culture d'absence d'impunité ».


Traitée de « fucking bitch » par un membre du Congrès américain qui s’est ensuite « excusé » en arguant qu’il n’était pas malveillant car il avait une femme et des filles, Alexandria Ocasio-Cortez, représentante démocrate de New York, n'a pas laissé passer l'occasion pour réagir. Voici sa réponse.


« Nous avons toutes dû faire face à cette situation »


Devant les journalistes, le représentant Yoho m'a traitée de, je cite, « putain de s ». Ce sont les mots que le représentant Yoho a prononcés contre une députée. La députée qui représente non seulement le quatorzième district du Congrès de New York, mais aussi toutes les femmes du Congrès et toutes les femmes de ce pays, car nous avons toutes dû faire face à cette situation d'une manière ou d'une autre à un moment donné de notre vie.


J'ai entendu les mots prononcés par M. Yoho et des hommes prononçant les mêmes mots que M. Yoho quand j'étais serveuse. J'ai jeté hors des bars des hommes qui avaient utilisé un langage comme celui de M. Yoho et j'ai rencontré ce type de harcèlement dans le métro de New York. Ce n'est pas nouveau. Et c'est bien là le problème. M. Yoho n'était pas seul. Il marchait au coude-à-coude avec le représentant Roger Williams.


« Un schéma d'une certaine attitude envers les femmes et de déshumanisation »


Et c'est là que nous commençons à voir que ce problème ne se résume pas à un seul incident. Il est culturel. C'est une culture d'absence d'impunité, d'acceptation de la violence et du langage violent à l'égard des femmes, toute une structure de pouvoir qui soutient cela. Parce que non seulement on m'a parlé de manière irrespectueuse, en particulier des membres du parti républicain et des élus du parti républicain, mais le président des États-Unis m'a dit l'année dernière de rentrer chez moi, dans un autre pays, insinuant que je n'appartiens même pas à l'Amérique.


Le gouverneur de Floride, le gouverneur De Santis, avant même que je ne prête serment, a dit, en parlant de moi, « quel que ce soit ». Le langage déshumanisant n'est pas nouveau. Et ce que nous constatons, c'est que des incidents comme ceux-ci se produisent en suivant un schéma. Il s'agit du schéma d'une certaine attitude envers les femmes et de déshumanisation des autres.


« Utiliser nos épouses et nos filles comme excuses pour leurs comportements »


Et je n'ai pas besoin que le représentant Yoho s'excuse auprès de moi. Il est clair qu'il ne le veut pas. Il est clair que lorsqu'on lui en donnera l'occasion, il ne le fera pas. Et je ne resterai pas debout tard dans la nuit à attendre les excuses d'un homme qui n'a aucun remords d'avoir insulté des femmes et d'avoir utilisé un langage abusif à leur égard.


Mais ce qui me pose problème, c'est d'utiliser les femmes, nos épouses et nos filles, comme boucliers et excuses pour leurs comportements. M. Yoho a mentionné qu'il avait une femme et deux filles. J'ai deux ans de moins que la plus jeune fille de M. Yoho. Je suis aussi la fille de quelqu'un. Heureusement, mon père n'est plus en vie pour voir comment M. Yoho a traité sa fille. Ma mère a pu voir à la télévision l'irrespect de M. Yoho à mon égard sur le sol de cette maison. Et je suis ici parce que je dois montrer à mes parents que je suis leur fille et qu'ils ne m'ont pas élevée pour accepter la maltraitance des hommes.


« Avoir une fille ne rend pas un homme décent »


Maintenant, je suis ici pour dire que ce préjudice que M. Yoho a mis en évidence, qu'il a essayé de me faire subir, n'était pas seulement un incident dirigé contre moi. Mais quand vous faites cela à une femme, ce que M. Yoho a fait, c'est donner la permission à d'autres hommes de faire cela à ses filles. Il a cédé en utilisant ce langage devant la presse. Il a donné la permission d'utiliser ce langage contre sa femme, ses filles, les femmes de sa communauté. Et je suis ici pour dire que ce n'est pas acceptable.


Vos opinions ne m'importent pas. Peu importe à quel point je suis en désaccord, à quel point cela me révolte ou à quel point j'ai l'impression que les gens déshumanisent les autres. Je ne le ferai pas moi-même. Je ne permettrai pas que les gens changent et créent de la haine dans nos cœurs. Je crois qu'avoir une fille ne rend pas un homme décent, qu'avoir une femme ne rend pas un homme décent. Traiter les gens avec dignité et respect, c'est ce qui fait un homme décent.


« Un homme décent s'excuse sincèrement »


Et lorsqu'un homme décent se trompe, comme il nous arrive à tous de le faire, il fait de son mieux et s'excuse, non pas pour sauver la face, non pas pour gagner un vote. Il s'excuse sincèrement pour réparer et reconnaître le mal fait afin que nous puissions tous aller de l'avant.


Pour finir, je tiens à exprimer ma gratitude à M. Yoho. Je tiens à le remercier d'avoir montré au monde un homme puissant que l'on peut être et agresser verbalement des femmes. On peut avoir des filles des femmes sans remords. On peut être marié et agresser verbalement des femmes. On peut prendre des photos et projeter au monde l'image d'un homme de famille des femmes sans remords et avec un sentiment d'impunité.


Cela arrive tous les jours dans ce pays. C'est arrivé ici, sur les marches de notre Capitole national. Cela se produit lorsque des personnes qui occupent les plus hautes fonctions de ce pays admettent cibler les femmes et utiliser ce langage contre nous toutes.


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