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Génocide des tutsis : 27 ans de relations franco-rwandaises troublées

Du génocide au Rwanda en 1994 à la reconnaissance par Emmanuel Macron d'une part de responsabilité de la France ce 27 mai 2021 : c'est l'histoire de 27 ans de relations franco-rwandaises particulièrement troublées…
Publié le
27
/
05
/
2021

Génocide des tutsis : 27 ans de relations franco-rwandaises troublées


Du génocide au Rwanda en 1994 à la reconnaissance par Emmanuel Macron d'une part de responsabilité de la France ce 27 mai 2021 : c'est l'histoire de 27 ans de relations franco-rwandaises particulièrement troublées…


Avril 1994 : Un attentat marque le début du génocide rwandais


Le 6 avril 1994, l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana est abattu. Les présidents du Rwanda et du Burundi se trouvaient dans le même avion. Les extrémistes hutus au pouvoir accusent alors les rebelles tutsis du Front patriotique rwandais,
le parti d’opposition. Cet attentat marque le début du génocide rwandais. Les tutsis
et l’opposition hutue modérée sont décimés. Le 17 juillet 1994, le FPR déclare la fin de la guerre. Un gouvernement d’union nationale est alors mis en place : Paul Kagame,leader du FPR,devient vice-président et ministre de la Défense.


La France et ses premières accusations d'ingérence


Le 22 juin 1994, la France lance une intervention militaire soutenue par l’ONU. C’est l’opération Turquoise. Cette opération n’arrête pas le massacre et les Français sont soupçonnés de prendre parti pour le régime génocidaire. Dès 1998, de premières accusations sur le rôle de la France durant le génocide paraissent dans la presse française. Lionel Jospin, alors Premier ministre, confie au député Paul Quilès, ancien ministre de la Défense, une mission d’information parlementaire visant à étudier ces accusations. Le 17 avril 2000, Paul Kagame est élu président par le Parlement. Le 21 novembre 2006, le juge Jean-Louis Bruguière clôture une enquête sur l’attentat du 6 avril 1994. Il signe 9 mandats d’arrêt contre des proches de Paul Kagame. Ce dernier rompt alors les relations diplomatiques avec la France. La jugeant à charge contre le Rwanda, la cour d’appel de Paris ordonne un non-lieu dans cette enquête, 14 ans plus tard, en juillet 2020.


Ce que révèlent les premiers rapports


Le 5 août 2008, le Rwanda publie le rapport Mucyo, qui accable la France. Il vise des responsables politiques français, comme Hubert Védrine et Alain Juppé, ainsi que des militaires, accusés de complicité. Le 26 mars 2021, le rapport Duclert conclue à “un ensemble de responsabilité lourdes et accablantes” de l’État français, mais écarte l’idée d’une complicité dans le génocide.3 semaines plus tard, le rapport Muse, commandé par le Rwanda, aboutit aux mêmes conclusions.