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Hadj Ghermoul, symbole de la révolution algérienne

Il était le premier en Algérie à brandir une pancarte contre le 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika. Pour ce geste, il a passé 6 mois en prison. Aujourd'hui libre, Hadj Ghermoul raconte.
Publié le
30
/
09
/
2019

Hadj Ghermoul, un des symboles de la révolution algérienne, revient sur le début de l’opposition face au 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika


Hadj Ghermoul est le premier à s’être publiquement opposé au 5e mandat de d'Abdelaziz Bouteflika à avoir brandi une pancarte contre le 5ème mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Il a passé 6 mois en prison. Désormais libre, Hadj Ghermoul revient sur les débuts de la révolution.


En janvier 2019, Abdelaziz Bouteflika s’apprête à se présenter pour la 5e fois à la présidence. Afin de s’y opposer, Hadj Ghermoul brandit une pancarte : il est le premier à le faire.


Hadj Ghermoul, chômeur, se mobilise dans l’espoir d’améliorer sa situation sociale : « Je suivais déjà les actions du Comité national pour la défense des droits des chômeurs et j’étais persuadé que notre problème était un problème politique. »


Le 7 février, l’activiste politique est condamné à 6 mois ferme pour «outrage à corps constitué » et « délit d’ivresse publique ».


En prison, il apprend grâce à des visiteurs que des manifestations ont lieu afin de s’opposer au 5e mandat : « on a eu peur, on n’avait pas eu la précision qu’il s’agissait de manifestations pacifiques mais quand j’ai su que des universitaires étaient sortis pour dire non au 5e mandat, j’ai parlé à mes codétenus et je leur ai dit que Bouteflika ne restera pas plus et que c’était une véritable révolution. »


Hadj Ghermoul est alors devenu un symbole : les détenus politiques le reconnaissent et des citoyens de tous les quartiers d’Algérie sortent manifester, inspirés par son action. « Je ne suis pas un symbole. Ce que j’ai fait, tout le monde peut le faire. Dire non au 5e mandat, c’est le peuple qui l’a fait », insiste-t-il.


Désormais libre, Hadj Ghermoul continue de manifester. Selon lui, il est important de mettre fin au gouvernement, au pouvoir depuis 1962 : « nous avons compris que ces gens-là ne sont à la hauteur de rien et que c’est pour cela que le pays a coulé. »


Depuis février 2019, des étudiants défilent chaque mardi et des défilés plus larges ont lieu chaque vendredi. « On est à un tournant grave. Maintenant, c’est soit la liberté soit la dictature » affirme Hadj Ghermoul.