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Harcèlement de rue : Emmanuel Macron réagit à un témoignage
“Une amende existe, ça n’est pas autorisé, c’est même puni donc dénoncez-le”
Votre question était : “Je suis étudiante, j’ai 18 ans et parfois il m’arrive de rentrer des cours assez tard donc vers 20-21 et il m’arrive, assez souvent d’ailleurs, d’être suivie dans la rue, d’être harcelée, d’être embêtée, soit par des garçons de mon âge, ou des hommes d’un certain âge. Quelles mesures concrètes, pourriez-vous adopter pour répondre à ça ?”
En 2018, Emmanuel Macron a mis en place une loi contre le harcèlement de rue. “Le résultat, c’est que 2% des victimes d’injures sexistes portent plainte alors que huit femmes sur dix se disent victimes” ajoute le journaliste Rémy Buisine, interrogeant le candidat à l’élection présidentielle et président de la République sur l’efficacité de cette loi.
Emmanuel Macron répond : “Vous dites très bien la chose, cela veut dire qu'il ne faut pas qu’il y ait d’auto censure. On ne peut pas porter plainte à la place des gens. Donc qu’est-ce qu’il faut faire ? Pour la première fois dans notre loi, on a en effet permis de mettre une amende quand il y a un harcèlement de rue.
Je veux le dire à toutes les jeunes filles qui nous écoutent : il y a en effet maintenant une amende donc quand vous avez du harcèlement de rue, allez au commissariat, allez à la police, prenez tout de suite appel à témoins.”
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“Si je suis réélu, je veux tripler cette amende contre le harcèlement de rue”
Le président continue : “Qu’est-ce qu’il faut faire ? Il y a trois trucs très concrets par rapport à cet énorme fléau. Un : le faire savoir, le faire savoir, le faire savoir. Cette amende existe, ne l’acceptez pas, ça n’est pas autorisé, c’est même puni donc dénoncez-le, portez plainte.
Deuxième chose, si je suis réélu je veux tripler cette amende, parce que ce qui va pas : elles disent c’est pas assez. Donc on va tripler.
Troisième sujet : on va mettre plus de patrouilles parce qu’on a investi, on a créé 10 000 postes de policiers et de gendarmes. Et je veux aussi qu’on les cible. On va mettre des brigades, de gendarmerie, 200, je vais en créer dans la ruralité, mais on va mettre des patrouilles dans les transports urbains aux heures de pointe. C’est à ce même moment là qu’on a à ce moment là du harcèlement, des agressions sexuelles littéralement, c’est là qu’on a du stup et des trafics, et donc c’est un point très important.
Donc ça, ce sont les trois réponses que je veux faire. Et je veux plus de policiers présents à leurs côtés dans les moments qui sont les plus identifiés.”
“C’est le travail de la famille et de l’école”
L’historien Thomas Snégaroff interroge le président : “D’une certaine manière, vous demandez aux femmes d’aller porter plainte. Mais c’est pas facile pour ces femmes qui doivent aller faire une démarche après avoir été harcelées… Est-ce que vous travaillez sur le volet éducatif, en plus du volet répressif ?”
Emmanuel Macron : “Je veux que la peur change de camp. D’abord, c’est le travail de la famille donc c’est un travail culturel, et je pense qu’on a tous un travail dans nos familles, et à travers, les échanges qu’on a là d’expliquer que les parents ont ce rôle qui est pas simplement d’instruire mais en effet d’apprendre des règles et face à des comportements qui peuvent conduire à du harcèlement n’avoir aucune tolérance.
Je pense que c’est la tolérance zéro, il faut l’expliquer et quand on le voit, déjà en famille, ou quand on le détecte, quand on est entre jeunes, etc. faut tout de suite expliquer avant de réprimer. Donc vous avez totalement raison. Un, c’est le travail de la famille.
Deux, c’est à l’école et cette école de la confiance et de la bienveillance, à laquelle je suis attachée et qu’on veut faire, c’est aussi pour ça que je veux y mettre plus de moyens c'est évidemment une école qui apprend, qui apprend les savoirs fondamentaux, mais qui apprend le savoir-être et qui apprend à vivre ensemble.”