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Il permet aux plus démunis de manger au restaurant
“On peut accéder à des loisirs qu'on n'a pas l'habitude d'avoir”
“En entrée, vous avez de la tarte au thon, la tarte aux oignons, un velouté de potimarrons et butternuts avec un peu de poireaux et une petite émulsion poivrons et brocolis.” Dans ce restaurant, le menu est le même pour tous. La seule différence est dans le prix : ceux avec le moins de revenus peuvent déjeuner sans dépenser plus de 3 euros. Cela se passe à L’Homme tranquille, tenu par Samir Tine, au Mans. “Là, tout le monde est traité à égalité”, explique le gérant.
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“Il y a une sorte de forme de respect. On a le cadre qui va déjeuner avec la personne sans ressources. On a le migrant qui va déjeuner avec le médecin. Voilà, là, chacun est traité exactement à la même enseigne. C'est ce que j'ai vraiment voulu faire, c'est ce qu'avec mon équipe, on veut, c'est mixer les populations et qu'on arrête de fracturer cette société où tu es pauvre, tu vas manger sur tel coin de trottoir, vous êtes riche, le couvert en argent”, ajoute-il.
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Des clients solidaires et bénéficiaires
Cette initiative est venue de Samir Tine. “En mars 2021, je décide de fonder l'association L'Esprit de Barbara pour garder l'esprit de ce que nous faisions à la maison de quartier. On ouvre un café solidaire au mois de juillet 2021 et on a toujours en tête de se dire qu'il faut qu'on arrive à recréer un lieu de mixité sociale, où on peut échanger, se faire accompagner, répondre aux problématiques administratives, d'emploi, sociales. Et on voulait aussi avoir un côté restauration, comme on le faisait, avec un vrai chef, une vraie cuisine. Donc pendant un an et demi, j'ai cherché, et un beau jour, on me propose de racheter fonds de commerce, ici, à L'Homme tranquille. Et voilà, depuis le 17 octobre 2022, on est ouverts, à L'Homme tranquille.”
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Le restaurant fonctionne grâce à deux types de clients, pouvant y déjeuner à différents prix. “Il y a ceux qui sont bénéficiaires et ceux qui ont la chance d'avoir des revenus corrects et qui payent plein pot, et ça compense ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir au moins un repas convenable, donc c'est leur chance, ici, pour quelques euros, de pouvoir bénéficier d'un repas”, explique Laurent, un client solidaire. “Je trouve que c'est bien, ce qu'il a fait, de pouvoir accéder à des loisirs qu'on n'a pas l'habitude d'avoir”, explique un client bénéficiaire.
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“Le vivre-ensemble, ça doit être possible dans un restaurant”
“La toute première fois, il y a toujours un petit moment d'appréhension, quand même. Mais quand on revient la deuxième fois, la troisième fois, bah on revient, pourquoi ? On revient parce qu'on a été très bien accueilli, parce qu'on a pu discuter avec les autres clients, parce qu'il y a une bonne ambiance et parce que l'assiette est bonne. On arrive à nouer, quand même, un dialogue avec des personnes avec qui on n'aurait pas noué de dialogue ailleurs”, ajoute le client bénéficiaire. “Mon parcours personnel, il a été ponctué de choses très difficiles, mais j'ai su rebondir et j'ai su rebondir grâce à Samir, qui a été une connexion, quelque part.”
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Avant de pouvoir manger à bas prix dans ce restaurant, il faut passer par le café solidaire afin d’établir la situation de la personne, et estimer ses besoins et un plan d’accompagnement. “On se plaint beaucoup de ne pas mettre en place le vivre-ensemble, de ne pas le voir évoluer. C'est une vieille antienne, c'est un serpent de mer, mais personne ne fait l'effort de créer un lieu où on va mixer les populations. Il est possible de le faire au cinéma, il est possible de le faire dans un musée, ça doit être possible dans un restaurant”, pense Samir Tine.
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