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Il se sent oublié par l'État : un patron de boîte de nuit témoigne
Les difficultés des patrons de discothèques face au Covid-19
Matthieu Lebrun dirige le Milton, une discothèque située à Baudre, aux alentours de Saint-Lô. Depuis 10 mois, l’établissement est fermé, et son patron peine face aux tensions économiques mais aussi psychologiques que la situation engendre. Pour Brut, il témoigne de son inquiétude mais aussi d’un sentiment d’abandon de la part du gouvernement.
Des difficultés financières et psychologiques
Matthieu est un entrepreneur passionné, frustré de ne pouvoir exercer son activité depuis le début de la crise sanitaire. Sa boîte de nuit, c’est sa vie : “Quand j’étais petit, je rêvais d’avoir mon entreprise à moi.” “Je dors très mal, je passe la nuit à réfléchir”, ajoute-t-il. Les aides du gouvernement permettent à Matthieu de conserver son établissement et de payer les charges mensuelles. Ces aides s’élèvent à 15 000 euros par mois.
Mais comme le plupart de ses confrères, depuis la fermeture du club, il ne s’est versé aucun salaire : “Sur notre compte personnel, nous nous sommes versé zéro euro. On n’a pas de RSA, on a pas de chomâge, on a pas de chomâge partiel.”
Le sentiment d’être oublié
Matthieu se sent oublié lors des allocutions officielles du gouvernement. La catégorie des discothèques n’est pas toujours citée dans le cadre du sigle CRHD, Café Restaurant Hotel Discothèque. On parle alors le plus souvent de CRH.
Il s’insurge : “On est à part, et on le voit bien, de fait, on est pas traités pareil que les autres.”
Avant d’etre patron de discothèque, Matthieu était commercial dans l’automobile, un boulot qu’il a décidé de reprendre dans les prochains jours : “Psychologiquement, je redeviens utile”, affirme-t-il.
Le syndicat national des discothèques et des lieux de loisirs a proposé de transformer les discothèques en lieu de vaccination, le temps de la crise. Sur près de 1580 discothèques en France, 130 ont fermé définitivement leurs portes depuis mars 2020.