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Ils aident les femmes victimes de violences conjugales à déménager en urgence

"C'est hyper rapide parce qu'on a peur que le monsieur arrive…" C'est une opération spectaculaire : en urgence, ces bénévoles aident les femmes victimes de violences conjugales à déménager avant que leur conjoint revienne. On est parti en mission avec eux.
Publié le
29
/
05
/
2024

Loëtitia Mas est la co-créatrice de l'association “Une voix pour elles”, qui aide les femmes victimes de violences conjugales à déménager le plus rapidement possible. Ce type de déménagements, elle en fait “tous les jours” et nous emmène aujourd’hui sur le terrain. "Pourquoi on fait ça ? Parce qu'il faut venir apporter une aide concrète, matérielle, logistique aux femmes victimes. Dans le contexte de violences conjugales et au moment où la femme veut partir, c'est le moment le plus dangereux pour elle et c’est souvent le moment du passage à l’acte de l’homme violent qui va, malheureusement, tuer la conjointe. C’est à ce moment précis. Pourquoi ? Parce que la femme veut s’extraire. Elle a le déclic de dire: je veux partir. Et pour un conjoint violent, c’est pas acceptable et c’est là qu’arrivent les pires drames" précise Sabine Bodiroga, présidente de l’association.

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"C'est hyper rapide parce qu'on a peur que le monsieur arrive"

Ces déménagements d'urgence sont extrêmement rapides car les personnes en lien avec l’association, qui opèrent le déménagement, craignent que le conjoint violent n'arrive sur les lieux. "C'est hyper rapide parce qu'on a peur que le monsieur arrive", précise Mohamed El Mahfoud, opérateur déménagement. L'objectif est d'aider les femmes victimes de violences conjugales à se mettre en sécurité avant que leur conjoint ne revienne. Cela permet d'assurer la protection de la femme victime, mais aussi celle de leurs propres équipes bénévoles. "C'est important que nous, on puisse vraiment coordonner l'action, qu'on puisse évaluer la dangerosité aussi, de savoir si on doit faire venir les forces de l'ordre, donc la gendarmerie, le commissariat le plus proche, pour assurer la sécurité de Madame, mais pas que, également de nos équipes", affirme Loëtitia Mas. Loëticia Mas ajoute que cette rapidité d'action est la force de l'association : "C'est pour ça qu'on fait vite et c'est ça qui fait notre force aujourd'hui." Leurs équipes sont entraînées à intervenir dans l'urgence pour évacuer les femmes en danger le plus rapidement possible.

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L'association intervient donc à ce moment crucial pour permettre aux femmes de se mettre rapidement en sécurité et de fuir leur domicile avant que leur conjoint violent ne revienne. Leur soutien logistique et leur coordination avec les forces de l'ordre visent à protéger ces femmes dans une situation extrêmement périlleuse. Après le stress et la tension du déménagement, les femmes sont mises en sécurité, prêtes à rejoindre leur nouveau domicile. Surtout, Loëticia Mas est soulagée qu'aucun incident n'ait eu lieu et que le conjoint violent ne soit pas arrivé sur les lieux. "Pas d'arrivée de conjoint violent. Tout s'est bien passé. On est très contents", conclut-elle avec soulagement.

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"La demande est exponentielle : on fait un déménagement par jour"

Une femme aidée par l'association témoigne de sa peur que son ex-conjoint violent ne découvre son nouveau lieu de résidence. Lorsqu'on lui demande si son ex-conjoint sait où elle va habiter, elle répond fermement que “non. Jamais”. Elle explique avoir très peur que son ex-conjoint ne retrouve sa trace, ce qui montre l'importance du travail de l'association pour préserver la sécurité et la confidentialité du relogement de ces femmes victimes. La co-créatrice de l'association “Une voix pour elles” ajoute que l'association parvient parfois à organiser des déménagements en seulement 24 heures "si c'est nécessaire". Leur objectif est de permettre aux femmes victimes de se mettre en sécurité le plus rapidement possible, en les aidant à rejoindre leur nouveau logement en un temps record.

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Une accompagnante de l'association, Zoulikha Hariz, elle-même ancienne victime de violences conjugales, témoigne de son parcours et de l'aide apportée par “Une voix pour elles”. Elle explique avoir été hébergée dans un hôtel-refuge pendant longtemps, n'ayant pas encore de logement stable : "Moi, j'ai été victime il y a un moment. Du coup, j'ai été dans les hôtels-secours. J'ai été dans une chambre d'hôtel avec mon enfant pendant longtemps. Donc, je n'avais pas d'appartement encore. Et une fois que j'ai eu l'appartement, l'équipe, Une voix pour elles, et On bouge!, ils sont venus faire le déménagement pour moi ce jour-là. C’était l’été, il était tard et ils n’ont pas hésité une seule fois”.

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“Ce jour-là, j’étais tellement contente que je n’avais pas le temps de pleurer. Je me sentais tellement à l’aise, c’était comme une famille pour moi. Depuis, je n’ai plus lâché l’association. J'ai envie de donner cette force que j'ai en moi aux femmes victimes de violences conjugales et de leur dire qu'on part de rien. Vraiment. Donc il ne faut pas avoir peur : si on n'est pas bien, si on est maltraitée, si on ne se sent pas chez soi et si on est vraiment avec quelqu'un qui ne nous mérite pas, partez" déclare Zoulikha Hariz. 

Loëticia Mas, la co-créatrice de l'association, explique que l’association “Une voix pour elles” est née en octobre 2019. “On a monté l’action Bouge! pendant le premier confinement. On a été livrer des kits d'hygiène aux femmes et aux enfants qui étaient hébergé dans des hôtels pour des faits de violence. Et l’une des femmes a demandé de l’aide pour l’aider à déménager. Et au final, on s’est rendu compte que ce volet de l’accompagnement n’était pas du tout pris en charge par les pouvoirs publics ou d’autres associations”.  Depuis sa création, l’association a opéré “plus de 350 déménagements d’urgences”, et “on se rend compte en effet que la demande est exponentielle : on fait un déménagement par jour”.

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