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Ils imaginent leurs propres funérailles

"En gardant un peu plus en tête qu'on est mortel, on vit mieux." Comment imaginez-vous vos propres funérailles ? Emma est doula de fin de vie, et dans ce funérarium de New York, elle invite les personnes mourantes et celles qui les accompagnent à échanger sans tabou sur la mort. Brut America y était.
Publié le
13
/
08
/
2023

Emma Acker est doula de fin de vie. “On appelle aussi ça une thanadoula. Il y a plein de termes différents. Mon métier, c'est d'accompagner les personnes en fin de vie et celles qui les aiment et prennent soin d'elles, que ce soit leur famille ou amis” explique la jeune femme. Son objectif est d’aider “toutes les communautés à être plus à l’aise avec cette réalité : la mort”. Chez Sparrow, elle accueille les personnes mourantes et leurs proches. “On prépare l'événement : on va parler de la mort autour d'un dessert, dans une atmosphère très détendue. Les gens décorent souvent des cercueils comme celui-ci avant la crémation, pour rendre hommage à la personne. Je facilite la discussion avec les personnes qui arrivent avec des questions sur ce qu'il se passe au moment du décès, et après : les soins funéraires, les différentes options et sur ce qu’ils veulent qu'on fasse de leur corps”.

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Erica Hill est la fondatrice de Sparrow. Elle explique sa démarche, qui vient d’histoires personnelles : “Beaucoup de personnes de mon entourage sont décédées et je suis toujours sortie des enterrements avec l'impression qu'ils ne représentaient pas la personne que j'aimais. Je me suis dit : j’ai une idée très claire de comment j'aimerais que soit mon funérarium. Il ne ressemblerait pas à un funérarium traditionnel et il n'aurait pas cette odeur. Ce serait plutôt un lieu où les gens pourraient mettre ce qui compte pour eux”. Emma Acker, doula, ajoute : “On n'est pas là que pour les morts, on est là pour les vivants ! Les gens peuvent passer nous voir, c'est un lieu ouvert, où on peut venir s'asseoir. C'est un lieu consacré à la fin de vie, mais qui nourrit aussi les vivants, ici et maintenant”. 

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“Un jour, on sera mourant ou on sera aux côtés d'une personne qu'on aime qui sera mourante. Vouloir se familiariser avec ça, je pense que c'est une marque de sagesse, de se confronter à ça. Et en gardant un peu plus en tête qu'on est mortel, on vit mieux” affirme Emma Acker. A Sparrow, les participants sont invités à imaginer leurs funérailles idéales, qui représenteraient leurs souvenirs, expériences, désirs et envies. “Voici mon yacht de fin de vie, que j'ai fabriqué. Je veux quelque chose de très beau, d'extravagant et de grandiose. J'ai appris à exprimer et à évacuer tous mes préjugés par rapport à la mort. Les gens qui ont 20 ans ne sont pas toujours à l'aise pour en parler. C'est un sujet tabou. Mais la mort touche et touchera tout le monde. Je pense que ça devrait rapprocher les gens” confie un participant.