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Au Luxembourg, les transports public gratuits

Pendant ce temps-là, dans ce pays frontalier de la France, tous les transports publics sont désormais gratuits.
Publié le
03
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03
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2020

Luxembourg : depuis le 1er mars, les transports gratuits !


Avec cette mesure, le Luxembourg s’imagine en laboratoire mondial de la gratuité des transports et des mobilités futures.


Au Luxembourg, depuis le 1er mars, les bus, les trams et les trains sont gratuits. C’est le premier pays au monde à offrir la gratuité de tous les transports publics, pour tout le monde. « Le Luxembourg, je trouve, donne l’exemple au reste des pays européens et dans le monde entier en rendant le transport public gratuit », estime Leandro, conducteur de bus.


Le Luxembourg a le troisième PIB par habitant le plus élevé au monde


610.000 personnes vivent dans ce pays européen, un peu plus que le nombre d’habitants de Lyon. Le Luxembourg fait 2.500 km2, la taille de l’île de la Réunion. 200.000 frontaliers, dont la moitié sont des Français, y travaillent chaque jour. Ici, 47 % des déplacements professionnels se font en voiture, et plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre proviennent des transports routiers.


Selon le FMI, le Luxembourg a le troisième PIB par habitant le plus élevé au monde : le salaire minimum est de 2.141 euros. Auparavant, le pass annuel pour la totalité des transports était de 440 euros. À noter toutefois : la première classe des trains et les trajets transfrontaliers restent payants.


« La mobilité, comme elle est organisée aujourd’hui, c’est un échec »


 
Avec cette mesure, le Luxembourg s’imagine en laboratoire mondial de la gratuité des transports et des mobilités futures. Un projet porté par le ministre des Transports François Bausch, issu du parti écologique : « J’utilise la gratuité comme un levier pour provoquer une discussion sur la mobilité du XXIème siècle. Partout dans le monde, on doit faire le même constat. La mobilité, comme elle est organisée aujourd’hui, c’est un échec. Il y a des embouteillages partout, l’espace urbain ne fonctionne plus, au niveau rural les gens sont délaissés. Il faut vraiment changer de système. »


Le gouvernement a annoncé un investissement de 3,2 milliards d’euros pour accroître le réseau ferroviaire du Luxembourg jusqu’en 2027. Il s’est également engagé à doubler le nombre de places de parking à la frontière et les points de recharge pour les voitures électriques, ainsi que de dédier au co-voiturage la troisième voie des 155 kilomètres d’autoroute dans le pays.


Tallinn en Estonie, pionnière de la gratuité


En Europe, l’autre modèle, c’est l’Estonie. Dès 2013, un référendum porté par le maire de Tallinn de l’époque a rendu tous les transports publics de la ville gratuits pour ses résidents afin de faire face aux conséquences de la crise économique de 2008 et pour rendre la ville dynamique. « La municipalité a été critiquée, accusée de populisme, avec cette mesure coûteuse de gratuité des transports. La municipalité a néanmoins promis de maintenir la qualité, personne n'y croyait, mais cela a très bien fonctionné. Et du fait de la gratuité, il y a eu une attractivité de la ville et ses ressources fiscales ont augmenté », assure Allan Alaküla, chef de la représentation de Tallinn auprès de l'Union européenne.


En quatre ans, Tallinn a gagné 25.000 habitants, soit une hausse de 6 % de la population. Ses recettes fiscales financent désormais les transports. Avec 440.000 habitants, c’est aujourd’hui la plus grande ville au monde où aucun ticket n’est composté. Selon un rapport d’une université hollandaise cependant, si la fréquentation des transports en commun est passée de 53 à 64 %, c’est davantage grâce aux habitants qui se déplaçaient à pied que grâce à ceux qui se déplaçaient en voiture.